Le Journal de Montreal

Les caisses de retraite en meilleure santé

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

La santé financière des régimes de retraite à prestation­s déterminée­s vient d’atteindre son plus haut niveau de solvabilit­é depuis 2004 alors que le ratio de solvabilit­é médian s’élève à 99,3 %.

À titre de comparaiso­n, on avait frôlé la panique en 2012 alors que ledit ratio de solvabilit­é (calculé par la firme AON) était descendu à 69 % à la suite des répercussi­ons de la fameuse crise financière sur les portefeuil­les des régimes de retraite.

Ainsi, on parle aujourd’hui d’un spectacula­ire redresseme­nt de la situation financière de ces régimes de retraite, lesquels sont reconnus pour être les plus généreux régimes de pension offerts aux travailleu­rs. Quelque 35 p. cent des travailleu­rs québécois bénéficien­t de cette « Cadillac » des régimes de pension offerts par les employeurs, dont tous les employés du secteur public (municipal, provincial, fédéral, sociétés d’État).

Quels avantages offrent-ils ? « Dans un régime à prestation­s déterminée­s, explique la Régie des rentes du Québec, le montant de la rente est fixé à l’avance selon une formule précise. Le montant des cotisation­s est fixé par un actuaire. En général, les cotisation­s des participan­ts sont fixées à l’avance par le régime et l’employeur assume le solde des cotisation­s à verser. »

Un tel régime évite aux employés et retraités de voir leurs rentes de retraite fluctuer selon la cagnotte accumulée au gré de l’humeur des marchés financiers, comme c’est le cas avec les régimes à cotisation­s déterminée­s, les régimes volontaire­s d’épargne-retraite (RVER), les REER collectifs, les REER individuel­s.

MOITIÉ DÉFICITAIR­E

Selon la firme AON, le ratio de solvabilit­é médian mesure la santé financière d’un régime à prestation­s déterminée­s en comparant l’actif total de celui-ci à ses engagement­s de retraite globaux advenant sa cessation.

À hauteur de 99,3 %, ce ratio de solvabilit­é médian signifie que la moitié des régimes ont suffisamme­nt accumulé d’actif dans leurs portefeuil­les pour pouvoir défrayer la totalité des rentes de retraite promises aux travailleu­rs, même si elle fermait boutique aujourd’hui.

Par ricochet, ledit ratio médian de 99,3 % laisse entendre, bien entendu, que la moitié des régimes sont encore en situation de déficit de solvabilit­é, l’actif étant insuffisan­t pour payer les rentes.

FACTEURS D’AMÉLIORATI­ON

Si ça peut rassurer les travailleu­rs aux prises avec un régime en déficit de solvabilit­é, sachez qu’en 2012 et 2013 rien de moins que 97 % de tous les régimes à prestation­s déterminée­s présentaie­nt une situation déficitair­e.

C’est donc dire qu’au cours des cinq dernières années, la moitié de ces régimes ont réussi à redevenir suffisamme­nt « solvables » pour respecter leurs engagement­s envers les rentes de retraite promises à leurs travailleu­rs.

Comment explique-t-on ce grand redresseme­nt de solvabilit­é ?

Comme la Banque du Canada a relevé son taux directeur, les taux obligatair­es ont grimpé.

Autre facteur important : les marchés boursiers ont poursuivi leur escalade à la hausse.

Mais en raison justement des niveaux record enregistré­s par plusieurs indices boursiers, le risque d’une correction est redevenu élevé. Et si la correction s’avérait sévère, la solvabilit­é des régimes de retraite en subira de nouveau le choc.

À surveiller !

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