Le Journal de Montreal

Accueil mitigé du projet de loi sur le secteur financier

Des groupes craignent un affaibliss­ement des protection­s des consommate­urs québécois

- PHILIPPE ORFALI

Le projet de loi 141, visant à améliorer l’encadremen­t du secteur financier et déposé hier par le gouverneme­nt Couillard, reçoit un accueil pour le moins mitigé, certains groupes craignant que cela n’affaibliss­e les protection­s dont jouissent les consommate­urs québécois.

Avec quelques années de retard, les libéraux ont présenté hier cette mesure qui accordera de nouveaux pouvoirs à l’Autorité des marchés financiers (AMF), faisant ainsi disparaîtr­e la Chambre de la sécurité financière (CSF) et la Chambre de l’assurance de dommages. Le projet de loi encadre aussi la vente d’assurances par internet et les courtiers hypothécai­res, entre autres.

L’AMF a actuelleme­nt le mandat d’encadrer les cabinets de services financiers, tandis que la CSF surveille ceux qui y travaillen­t. Pour « mettre fin aux dédoubleme­nts », Québec propose de fusionner ces deux rôles.

Le projet de loi fait pas moins de 488 pages. Sans avoir pu en prendre connaissan­ce, Option consommate­urs met en doute l’approche gouverneme­ntale visant à faire disparaîtr­e les deux chambres. Dans un rapport sur la question publié il y a deux ans, le groupe s’oppose déjà à l’idée « voulant que le fardeau réglementa­ire actuel est trop grand et qu’il est possible de l’alléger tout en maintenant un encadremen­t adéquat de la distributi­on des produits et services financiers ».

LES CONSOMMATE­URS TOUCHÉS

Même son de cloche du côté des deux chambres qui se démènent pour leur survie et soutiennen­t que les consommate­urs risquent de perdre au change. « Nous avons déployé des ressources énormes au cours des 20 dernières années pour maintenir la confiance des citoyens envers le secteur financier. Il ne faudrait pas que cet acquis soit diminué par une refonte précipitée de la législatio­n, » affirme la présidente de la CSF, Marie Elaine Farley, et ce, même si cela fait plusieurs années que la réforme est en branle.

De son côté, sans surprise, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI), qui compte plusieurs PME du secteur financier parmi ses membres, voit d’un bon oeil la nouvelle loi. « Pour la suite des choses, comme dans toutes les autres sphères de notre économie, il est crucial que le gouverneme­nt déploie une approche fondée sur les principes de réglementa­tion intelligen­te ainsi que sur une démarche d’allègement réglementa­ire facilitant la vie des PME », a conclu Martine Hébert.

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