Pleurs et CONFIDENCES
Les artistes se livrent comme jamais dans La vraie nature
« UN PÈRE MANQUANT, ÇA TE CHIE UNE VIE. » – Mariana Mazza
La générosité des artistes québécois en entrevue atteint des sommets inégalés dans La vraie nature. Présentée dimanche à TVA, la première abonde en larmes, mais surtout en confidences (parfois un peu trop) intimes.
Dans cette adaptation d’un format français intitulé Parenthèse inattendue, Jean-Philippe Dion reçoit trois personnalités publiques pendant 24 heures dans une maison de campagne. Dire qu’il s’agit d’un cadre propice aux épanchements serait un euphémisme, surtout après avoir vu Mariana Mazza, Mario Pelchat et Étienne Boulay se livrer avec autant d’abandon.
Durant le visionnement de presse, on avait parfois l’impression d’assister à une véritable thérapie de groupe.
TROP-PLEINS D’ÉMOTIONS
Chaque émission est découpée de façon identique. On commence toujours en montrant les invités en train d’arriver à tour de rôle seuls en canot. (Grâce à Michèle Richard, cette étape se transforme en théâtre d’été au deuxième épisode.)
Après les présentations d’usage, les convives investissent une grange pour revisiter leur enfance. C’est à cette étape que Mario Pelchat s’est mis à pleurer. En voyant une photo de famille sur laquelle apparaissait sa mère, qui combat présentement un cancer, le chanteur n’a pu retenir ses sanglots. Ces débordements d’émotions ont créé un effet domino sur Mariana Mazza, qui s’est ensuite liquéfiée en évoquant son père, un homme alcoolique et violent qu’elle n’a jamais vraiment connu.
LES VALVES OUVERTES
Une fois les valves grandes ouvertes, plus rien n’a semblé freiner le trio, côté révélations. Dans l’un des segments les plus marquants, Étienne Boulay a même relaté sa tentative de suicide ratée.
Mais on n’avait pas nécessairement besoin de savoir que l’ex-footballeur avait perdu sa virginité lors d’un trip à trois au secondaire. En d’autres termes, on pourrait laisser tomber la question des premiers rapports sexuels, qui vise seulement à assouvir nos bas instincts voyeurs.
BEL EMBALLAGE
Comme toutes les émissions de Productions Déferlantes (Accès illimité, La Voix), La vraie nature jouit d’une réalisation hyper léchée. Bien qu’on doive condenser 12 heures de matériel en 60 minutes (incluant les pauses), le résultat final n’est pas surchargé. Les réalisatrices Josiane Lamarre et Chloé Mercier n’hésitent pas à garder des silences qui nous permettent de respirer entre deux confessions.
À l’animation, Jean-Philippe Dion effectue un travail irréprochable. Il fait preuve d’écoute et dirige habilement la conversation en prenant soin d’inclure tout le monde. Humble, il n’essaie jamais de voler le show et laisse toute la place aux invités.
À VENIR
La vraie nature occupera la case horaire de Conversation secrète de Paul Arcand au cours des six prochaines semaines. D’autres rendez-vous seront diffusés cet hiver.
Parmi les invités confirmés, mentionnons Charles Lafortune, Phil Roy (que Denise Bombardier a pris pour un technicien au début du tournage), Lise Dion, Maripier Morin, Roch Voisine, Katherine Levac, Alexandre Taillefer, Gabriel Nadeau-Dubois, Jean-François Mercier et Mitsou. TVA présente La vraie nature dimanche à 21 h.