200 000 $ des Hells dépensés par Demontigny
Michel Demontigny a détourné 200 000 $ qui lui avaient été confiés par les Hells Angels pour le paiement de frais d’avocat du Hells Benoît Frenette, selon des documents inédits de l’AMF déposés en preuve et obtenus par notre Bureau d’enquête.
« Un montant de 200 000 $ a été reçu par Michel Demontigny par l’intermédiaire d’une société sous le contrôle de Stéphane Plouffe », dit un document consulté.
Plouffe, un membre en règle des Hells, a plaidé coupable en 2015 à des accusations réduites de complot pour meurtre dans le cadre du procès SharQc.
Selon les informations obtenues, cette somme confiée par un Hells à la fin des années 2000 a cependant été dilapidée par Demontigny pour des dépenses personnelles.
Pour rembourser les Hells, Demontigny a dû utiliser les sommes à sa disposition dans le compte d’une autre compagnie à numéro, du nom d’Investment Traders & Associates, afin de transférer les fonds à l’avocat de Frenette.
« Effectivement, la totalité de la somme a été dilapidée pour les besoins personnels de Michel Demontigny ou en diverses dépenses. Ces faits viennent corroborer la déclaration d’[un informateur de la Gendarmerie royale du Canada] à l’effet que Demontigny s’est retrouvé à court d’argent après s’être approprié pour son propre bénéfice les sommes d’argent destinées à Benoît Frenette », dit le document.
UN FAUX MILLION $ ?
Dans un témoignage à l’AMF, Michel Demontigny avait par ailleurs affirmé que Salvatore Cazzeta, le chef des Hells au Québec, aurait donné 1 million $, en deux tranches de 500 000 $, à Serge Ollu, un promoteur poursuivi par l’AMF, par l'entremise d'un homme de main pour une promotion boursière.
Il semble plutôt, selon le témoignage d’un informateur de la GRC lui aussi déposé en preuve, que la dette soit en réalité une pure fiction. Elle aurait été inventée pour faire pression sur un autre individu relativement à une promotion boursière ratée, selon l’informateur de la police.