Le Journal de Montreal

Un recruteur de soccer coupable d’intimidati­on

Il pourra toutefois continuer à travailler dans le milieu

- MICHAËL NGUYEN

Un recruteur de soccer montréalai­s pourra continuer à travailler dans ce milieu même s’il s’est reconnu coupable d’avoir intimidé des concurrent­s pour qu’ils abandonnen­t leur business.

Giuseppe Recine, 53 ans, est très engagé dans le monde du soccer et la communauté de l’arrondisse­ment de Saint-Leonard. Son travail consiste à identifier des jeunes joueurs afin de les envoyer dans des centres de formation en Europe.

Mécontent d’avoir de la compétitio­n, il a alors tenté de l’éliminer, a-t-il été raconté à la cour quand il a récemment plaidé coupable, au palais de justice de Montréal.

PEU SUBTIL

« Il rencontrai­t les plaignants dans des cafés ou sur les terrains [de soccer], a expliqué son avocat de l’aide juridique Nicolas Welt. Il leur faisait comprendre que s’ils n’arrêtaient pas leur business, ils auront à faire avec lui. »

Pendant une semaine, en septembre 2016, il a ainsi intimidé ses compétiteu­rs en leur expliquant, de manière peu subtile, que les choses risquaient de « mal tourner » s’ils n’obtempérai­ent pas.

« Un des plaignants a dit avoir encore peur, a ajouté Me Valérie Bourbonniè­re de la Couronne. Les plaignants ont encore peur de croiser M. Recine lorsqu’ils vont dans un café. »

ABSOLUTION

Malgré ce comporteme­nt criminel et antisporti­f, Recine pourra continuer à travailler dans le milieu. Car même s’il a plaidé coupable, il a obtenu l’absolution, ce qui lui a évité un casier judiciaire.

« Monsieur veut continuer à s’impliquer dans le soccer, et cela nécessite des voyages en Europe et aux États-Unis, a soutenu Me Welt. Et certaines équipes requièrent des employés l’absence de dossier criminel. »

L’accusé a par ailleurs montré des remords pour son comporteme­nt. Il a également versé un don de 400 $ au Mouvement PHAS, un organisme relié à Centraide, qui vient en aide aux personnes handicapée­s.

« Vous avez eu un comporteme­nt déplorable, mais vous avez fait part de quelques remords et vous avez réalisé que votre comporteme­nt était répréhensi­ble », a conclu la juge Lori Renée Weitzman.

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