Le magnétisme de Nadia Comaneci
On pourrait pratiquement qualifier ça de Nadiamania. Partout où elle se déplace au Stade olympique, Nadia Comaneci se fait arrêter par des gens qui tiennent à la saluer, à obtenir son autographe ou à se faire prendre en photo avec elle.
« J’ai peine à croire que ça fait 41 ans que j’ai participé aux Jeux olympiques de Montréal », a raconté l’ancienne gymnaste roumaine, qui avait été sacrée reine de ces Jeux de 1976 avec ses notes parfaites et ses médailles d’or remportées au Forum.
« Les gens partagent avec moi leurs souvenirs et ça me touche beaucoup. Je passe une très belle semaine à Montréal dans mon rôle de porte-parole et d’ambassadrice de ces 47es championnats du monde de gymnastique artistique. Je suis vraiment heu- reuse d’être de retour ici. C’est comme si je n’avais jamais quitté Montréal. »
C’est Marie-Anick L’Allier qui a reçu le mandat de gérer l’agenda fort chargé de Comaneci depuis son arrivée la semaine dernière à Montréal.
Cette spécialiste en relations publiques, dont le bureau s’occupe d’encadrer une vingtaine d’athlètes olympiques et professionnels, est renversée par la grande popularité de celle qui a marqué l’histoire de la gymnastique féminine.
« Nadia, c’est une légende vivante. Elle transcende les générations, a-t-elle expliqué. Durant toute ma carrière, je n’ai jamais côtoyé une athlète qui exerce un tel magnétisme auprès de la population. Même les journalistes internationaux veulent se faire photographier à ses côtés. Je n’ai jamais vu ça ! »
L’Allier est bien placée pour en parler puisqu’elle a parmi ses clients de grands noms comme Alexandre Bilodeau, Sylvie Bernier, Charles Hamelin, Marianne St-Gelais et Laurent Duvernay-Tardif, pour n’en nommer que quelques-uns. Elle a aussi travaillé auprès du réputé plongeur Alexandre Despatie.
« Nadia est vraiment de nature généreuse, a-t-elle souligné. Elle est cordiale et elle aime rigoler. Elle prend le temps de s’arrêter pour jaser avec les amateurs de gymnastique, dont plusieurs échangent avec elle leurs bons souvenirs des Jeux de 1976. Son mari Bart Conner (double médaillé d’or aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles) prend parfois lui-même les photos. Nadia a visiblement inspiré beaucoup de gens par ses exploits réalisés à un très jeune âge. Personne ne l’a oubliée et ça la touche beaucoup de constater cela, 41 ans plus tard. »
UNE RENCONTRE ÉMOTIVE
Ce fut le cas de Joanne Di Tomasso, employée bénévole auprès des centaines de représentants de médias qui couvrent ces Mondiaux de gymnastique 2017.
Lorsqu’elle a croisé Nadia la semaine dernière et qu’elle l’a informée qu’elle agissait comme hôtesse lors des compétitions de gymnastique en 1976, cette dame s’est mise à pleurer de joie en serrant la main de Comaneci.
« J’étais si heureuse de pouvoir la rencontrer, de lui dire jusqu’à quel point elle suscitait mon admiration en 1976 et qu’elle m’avait alors servi de motivation dans la réalisation de mon rêve de devenir la première ambulancière (on utilise aujourd’hui le terme paramédic) au Québec, même si certains de mes professeurs au CÉGEP d’Ahuntsic faisaient tout pour que je coule mes examens », a confié Mme Di Tomasso.
« Il a fallu que je m’impose, comme Nadia l’a si bien fait lors des Jeux olympiques. Je lui ai raconté mon histoire et lorsqu’elle m’a serrée dans ses bras, je me suis mise à pleurer à chaudes larmes. Je braille d’ailleurs sur la photo ! »
La médaillée olympique en plongeon, Annie Pelletier, était toute fière elle aussi de publier une photo sur son compte Facebook où on la voit dans les gradins du Stade olympique en compagnie d’une Nadia Comaneci toujours élégante.