Le Journal de Montreal

Des chauffeurs Uber dans l’incertitud­e

Le géant américain menace de quitter le Québec

- ZACHARIE GOUDREAULT

Des chauffeurs montréalai­s sont plongés dans l’incertitud­e à cinq jours du départ annoncé de la multinatio­nale Uber, qui refuse de se plier au nouveau cadre réglementa­ire imposé par Québec.

La compagnie américaine menace de quitter la province le 14 octobre en raison des nouvelles réglementa­tions adoptées par le ministère des Transports du Québec en ce qui a trait à la vérificati­on des antécédent­s judiciaire­s et à la formation des chauffeurs Uber, qui passerait de 20 à 35 heures.

Peter Kings, qui étudie en mécanique industriel­le, aime particuliè­rement travailler pour Uber en raison de la flexibilit­é que cet emploi lui offre.

ENDETTÉ

« Je travaille quand je veux. Quand je n’ai pas d’école ou que je ne suis pas trop occupé avec mes devoirs, je sors dehors et je fais 60 $ en un rien de temps », explique-til. Chaque fin de semaine, il affirme gagner plus de 300 $ grâce à Uber.

L’an dernier, M. Kings a déboursé 13 000 $ pour s’acheter une voiture répondant aux critères de la compagnie. Il craint désormais de ne pas être en mesure de rembourser son prêt bancaire si la compagnie américaine quitte la province.

« Je n’ai plus de temps à perdre. Je dois bientôt payer les plaques de la voiture, le permis et tout […] Je vais devoir aller à la banque et leur remettre la voiture », rapporte-t-il, inquiet.

Le chauffeur d’origine roumaine Bungeanu Constantin Claudiu travaille à temps plein pour Uber depuis février et à temps partiel comme concierge dans un immeuble résidentie­l du quartier Côte-des-Neiges.

Pour ce père de famille de 37 ans, le principal avantage de cet emploi est qu’il lui permet d’être disponible quand ses proches ont besoin de lui.

« Je viens d’avoir un deuxième enfant. [En travaillan­t pour Uber], je peux aller à l’hôpital dès que c’est nécessaire. Je n’ai pas besoin de prendre congé du travail. Je dois simplement fermer l’applicatio­n [mobile] », explique-t-il au volant d’une voiture neuve achetée il y a quelques mois.

Il soutient qu’il « envisage sérieuseme­nt » de déménager dans une autre province canadienne si Uber quitte le Québec afin de continuer à travailler pour la compagnie.

Anita Egervari, qui travaille pour Uber à temps plein depuis 2015, espère que Québec et la multinatio­nale « trouveront une solution » afin d’éviter le départ d’Uber de la province.

Uber et le ministère des Transports n’ont pu être joints par le 24 Heures hier.

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PHOTO AGENCE QMI, ZACHARIE GOUDREAULT L’étudiant d’origine haïtienne Peter Kings, qui travaille depuis un an pour la multinatio­nale Uber, craint de s’endetter si la multinatio­nale quitte la province.

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