Un spectacle ensorcelant
La comédie musicale The Phantom of the Opera est toujours aussi poignante
Vingt-cinq années après avoir été présenté pour la dernière fois à Montréal, la comédie musicale The Phantom of the Opera est de retour en ville. Notre verdict ? Cette nouvelle incarnation de l’oeuvre d’Andrew Lloyd Webber est glauque et envoûtante à souhait, mais surtout à la hauteur du génie et de la légende de son créateur.
Avouons-le : après un quart de siècle loin des scènes de la métropole, les attentes sont particulièrement élevées pour ce grand retour de Phantom of the Opera, largement reconnu comme étant la plus célèbre – et la plus grande – des comédies musicales.
Mais les puristes peuvent être rassurés ; cette nouvelle production signée Cameron Mackintosh a beau s’éloigner de la proposition originale à quelques reprises, elle en a tout de même su garder l’âme et l’essence intactes.
L’histoire, les mélomanes la connaissent par coeur : À la fin du 19e siècle, la jeune soprano Christine Daaé tombe sous l’emprise d’un génie musical défiguré qui hante les catacombes de l’Opéra de Paris. Cette figure fantomatique fera tout en son possible pour faire d’elle une star, peu importe qui tente de le lui en empêcher.
La Canadienne Eva Tavares (sublime) prête ici ses traits à la jeune ingénue, mais c’est Derrick Davis qui en ressort comme véritable star. En se glissant derrière le légendaire masque blanc, le comédien et chanteur afro-américain (le premier interprète de couleur à prendre la route avec The Phantom of the Opera) incarne à la perfection la dualité du personnage mythique, aussi menaçant que rassurant.
VISUELLEMENT PRENANT
Les décors, quant à eux, sont riches, somptueux et hautement impressionnants. De l’opulence des productions de l’époque aux salles de bal, en passant par le repère du Fantôme (franchement saisissant), chaque tableau est présenté de manière riche, saisissante et visuellement prenante.
Seule (petite) déception, la célèbre scène du chandelier (dont nous tairons les détails pour préserver les novices) aurait facilement pu être beaucoup plus spectaculaire.
Néanmoins, le coeur du spectacle (les airs d’Andrew Lloyd Webber et les paroles de Charles Hart) demeure tout aussi poignant, pertinent et ensorcelant, même 31 ans après sa création originale. Espérons seulement qu’on n’ait pas à attendre encore 25 années avant que The Phantom of the Opera ne revienne hanter la métropole.