Le Journal de Montreal

Un appel miracle lui a sauvé la vie

Une femme a pu se faire greffer des poumons alors qu’il ne lui restait que quelques semaines à vivre

- ANTOINE LACROIX

Il y avait hier un an jour pour jour, Linda Paradis recevait l’appel qui lui a sauvé la vie, alors qu’il ne lui restait que quelques semaines à vivre. Des poumons l’attendaien­t pour une greffe.

« C’est si bon de pouvoir célébrer ma première année de renaissanc­e, d’être une miraculée. Mais je ne serai jamais assez reconnaiss­ante pour le geste de mon donneur », s’exclame la dame de 59 ans, la larme à l’oeil.

Pour cette femme qui avait été en bonne santé toute sa vie et qui s’était toujours tenue en forme, apprendre qu’elle souffrait d’une fibrose pulmonaire idiopathiq­ue, en juin 2016, a été un énorme choc.

Ses médecins lui ont alors dit qu’il ne lui restait que six mois à vivre.

« Je n’avais jamais fumé, en plus! Mes poumons se mouraient petit à petit. Ça se détériorai­t très vite. Rien ne me disait que j’allais recevoir à temps la greffe dont j’avais tant besoin », souligne-t-elle.

Prenant part hier au défi Chaîne de vie, elle a gravi le mont Royal avec plus d’une centaine de personnes. L’événement a pour elle une significat­ion toute particuliè­re.

« L’an dernier, mes proches y participai­ent. Ils m’envoyaient des photos, des textos. Et tout d’un coup, alors que j’étais clouée au lit avec des bonbonnes d’oxygène, avec quelques semaines seulement à vivre, j’ai eu l’appel qui m’a sauvée. On avait des poumons pour moi. J’allais être sauvée », raconte Mme Paradis, toujours bouleversé­e après un an.

Elle est aujourd’hui resplendis­sante de santé et a retrouvé une routine normale. « Je vais tellement bien ! J’ai recommencé à faire mes activités, à jouer au golf, à faire attention. Je savoure la vie encore plus qu’avant », affirme-t-elle.

LES HÉROS

Pour la greffée des poumons, les donneurs sont des héros dont il faut souligner le geste.

« Je suis la preuve vivante que ce sont des sauveurs. Le fait de donner ses organes démontre une grandeur d’âme incroyable », lance-t-elle.

« Avant, c’était exclusif aux femmes, de donner la vie. Maintenant, tout le monde peut le faire grâce au don d’organes », ajoute Mme Paradis.

Elle souhaite que le sujet devienne moins tabou dans la société.

« Ça devrait être un réflexe naturel, de faire ce don. Ce sont des vies qui sont sauvées. Et maintenant que j’ai été sauvée grâce à ça, je veux sensibilis­er tout le monde à le faire », affirme-t-elle.

EN PARLER

Même son de cloche du côté de la fondatrice de Chaîne de vie, Lucie Dumont, qui croit qu’une bonne discussion familiale sur le sujet s’impose.

« Il faut annoncer ses intentions à sa famille très clairement, afin qu’elle puisse respecter nos volontés. Ça peut faciliter la décision si jamais un malheur survient », estime-t-elle.

« Signer la carte, c’est bien, mais c’est toujours la famille qui a le dernier mot, elle peut toujours [infirmer] la décision. D’où l’importance d’en parler », poursuit Mme Dumont.

Et qu’arriverait-il si tout le monde annonçait clairement son intention de donner ses organes ?

« Il n’y aurait plus de liste, on pourrait sauver tout le monde », lance sans hésitation Lucie Dumont, la voix pleine d’espoir.

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Linda Paradis et Thierry Bouillon, respective­ment greffés des poumons et du foie, célèbrent le cadeau qui leur a été donné.
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