Le Journal de Montreal

Au revoir à un grand capitaine

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Patrice Bernier accroche ses crampons. Le capitaine de l’Impact, un valeureux capitaine sur le terrain et dans la vie, dit adieu à son sport qu’il pratiquait au plus haut niveau en Amérique.

Les fans devraient lui dire merci. Ce fut un privilège d’avoir comme capitaine de son équipe favorite pareil gentilhomm­e. Un homme généreux qui a fait passer l’équipe avant lui-même quand son coach Frank Kloplas était tellement injuste envers lui que sa femme a dû se porter à sa défense sur la place publique.

Vous voulez savoir, Patrice Bernier devait être en maudit de voir ce que sa femme avait déclaré…

Mais c’est madame qui avait raison. La suite des événements l’a prouvé.

J’ai été chanceux dans ma carrière. Je me suis souvent retrouvé aux bons endroits aux bons moments. J’ai passé plusieurs jours avec Patrice Bernier et son père à Mexico lors de la série contre Club América au stade Azteca.

Quand on se trouve dans le même hôtel avec les mêmes coffee shops et le même lobby pour flâner, on finit par jaser. Et j’ai jasé.

En plus, Lady Ju s’est retrouvée dans l’immense stade avec M. Bernier et ses proches amis au milieu de 85 000 maniaques qui leur lançaient de la bière sur la tête. Elle était en sécurité, le père du capitaine veillait.

Je crois me rappeler que Frank Klopas, qui n’aimait pas Patrice, l’avait collé sur le banc. Il n’était entré au jeu qu’avec 15 minutes à jouer. Le score était égal.

J’avais tenté de sonder le capitaine après le match. De le faire réagir. De gratter un peu sa fierté écorchée. En vain. Fier et solide, il revenait toujours sur l’invraisemb­lable performanc­e de son équipe. Tenir Club América à 1 à 1 dans son estadio Azteca, c’était du délire.

Quand l’entêtement de Klopas lui eut coûté son poste, le capitaine a pu montrer tout son talent et son engagement.

J’espère que Joey Saputo est conscient qu’il y a une place qui attend Patrice Bernier dans son organisati­on. C’est lui qui va y gagner de toute façon.

LES ALOUETTES À VENDRE

Il y avait deux tablées d’hommes d’affaires à la Medusa, rue Drummond, vendredi après-midi. Ça parlait des Alouettes à ma table. À l’autre aussi. Des gens qui ont tenté d’acheter l’équipe il y a quelques années ont vite résumé la situation.

« Une business qui perd un million et demi par année, ça vaut zéro ! » a lâché quelqu’un à la table voisine.

Ça n’a pas empêché la conversati­on de se poursuivre à ma table. En fait, les Alouettes valent quelques millions. À cause du nom, de l’histoire, de la tradition et surtout des contrats de télévision avec TSN et RDS.

Un propriétai­re québécois branché sur le monde et sur les fans pourrait faire des merveilles avec cette entreprise. Avoir accès aux réseaux de télé, c’est important.

Ça ne fait pas si longtemps que tout le Québec tripait avec Larry Smith comme président, Jim Popp comme directeur général et Don Matthews, puis Mark Trestman comme coach. Avec Tracy Ham et Anthony Calvillo, Mike Pringle, Bruno Heppell, Éric Lapointe, Ben Cahoon, Jeremaine Copeland et toute cette merveilleu­se bande.

La grande inconnue demeure le retour des Expos. Mais ils sont plusieurs chez les hommes d’affaires et entreprene­urs québécois à douter de la faisabilit­é du retour des Z’Amours. Un milliard plus un stade, c’est des grosses pinottes à avaler.

Cependant, il ne faut pas oublier que les Alouettes n’ont aucun actif immobilier à offrir. Même pas un triplex pour leurs bureaux. Ce qu’un acheteur obtiendrai­t, c’est un nom, une histoire et un bout de papier du contrat avec TSN.

Mais avec le bon monde, avec tout le respect dû à la famille Wetenhall, ce serait jouable.

Avec Andrew Wetenhall comme timonier, c’est perdu à l’avance.

SONT PARTIS LES RUSSES

Je ne fais que soulever le point. Je me mets dans la tête d’Alex Galchenyuk, jeune Russe qui a grandi son adolescenc­e en Amérique. Mais Russe jusqu’au bout des ongles avec sa famille.

Je ne porte pas de jugement sur Marc Bergevin. Mais il a perdu Alexander Radulov, Alexeï Emelin et Andreï Markov en quelques semaines.

Trois vétérans, trois Russes. Partis. Même pas remplacés.

Alex Galchenyuk regarde ce saccage et se dit quoi, pensez-vous ?

Il lui reste ses parents et sa soeur pour parler russe…

LES TICKETS À 18 $

Ma source d’informatio­n est solide comme le roc. Vous savez les foutus billets de saison en carton qu’on nous a revendus 352 $ la paire, bien ils ont coûté 18 $ l’unité à imprimer. Total, 36 $ la paire.

Ce ratio de 10 pour un doit s’appliquer aux prix des hot-dogs, au coke, à la bière et aux bébelles qu’on vend aux fefans.

J’espère que ç’a changé, mais fut un temps où une livre de saucisses à hot-dogs livrée au Canadien comptait 16 saucisses au lieu de 12 comme au supermarch­é. Ça donnait quatre hot-dogs de plus pour le même prix. Quatre fois cinq égale 20. Moins le petit pain, la moutarde et le chou.

Mais ce qui compte, c’est que le fan en ait eu pour son argent hier contre les Maple Leafs.

S’il est sorti heureux du Centre Bell, le CH a fait son job.

UNE DEMI-HEURE GRANDIOSE AVEC BIZ

J’ai écouté une demi-heure de radio à la limite du grandiose vendredi au 91,9. Jean-Michel Dufaux, grand voyageur et amateur de sport devant Dieu et Biz, notre poète de hockey consacré, ont offert un segment fabuleux sur les chansons de ralliement dans les grands sports et les grands stades sur la planète. Quand j’ai entendu You’ll Never Walk Alone, entonné par les fans des Reds de Liverpool, j’en ai oublié la foutue douleur qui lâche pas mon genou opéré. La glace fondait, comme dirait le poète Oscar Gaudreault.

Vous allez le trouver sur YouTube. Frissons garantis et coeur serré.

On est loin de Make Some Noise !!!

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PHOTO D’ARCHIVES Patrice Bernier est un homme généreux qui a fait passer l’équipe avant lui-même.

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