Une étrange histoire fantastique
Après avoir obtenu un succès énorme avec la trilogie Muchachas, la romancière française Katherine Pancol fait revivre bon nombre de ses personnages fétiches dans son nouveau roman, Trois baisers. Cette fois, il est beaucoup question de mode puisque Horten
Katherine Pancol trouve qu’elle avait laissé « trop de choses en l’air » avec sa dernière trilogie,
Muchachas. « Comment Léonie va s’en sortir ? Et Gary, qui il va choisir ? Et comment tous ces gens évoluent... parce qu’ils vieillissent », commente-t-elle en entrevue. Elle a mis trois ans à écrire Trois
baisers, écrivant et réécrivant sans relâche pour dépeindre les gestes et les sentiments de ses personnages, entrer dans leur coeur et dans leur tête. « Je les entends parler, je vois comment ils agissent. Si vous observez quelqu’un attentivement, vous voyez que cette personne a des manies, comme remonter ses lunettes, toucher ses cheveux. C’est ça qui est drôle : arriver à saisir tous ces petits détails qui font que ça fait une personne. Je fais ça avec les gens : je les regarde intensément. »
En parallèle, elle avait aussi envie cette fois d’explorer l’impact des relations négatives sur l’être humain. « Quand quelqu’un vous a tellement marqué négativement, quand le quotidien est violent et négatif quand on est enfant, on n’arrive pas à l’oublier tout à fait. La mémoire continue à sécréter encore son fantôme. »
LA MODE
Avec le personnage d’Hortense Cortès, la romancière fait plonger les lecteurs dans les coulisses des grands défilés de mode. « J’ai été très aidée par Jean-Jacques Picard qui, en France, est un des grands décideurs du monde de la mode. Il m’a beaucoup aidée. »
Grâce à lui, elle a pu assister à des défilés de jeunes créateurs et prendre beaucoup de notes... « J’ai pu voir comment ça se passe les coulisses, comment est le coiffeur, comment sont les filles. Comment on décide l’ordre de passage, et les colères des derniers moments... Et le créateur : tout le monde va lui parler à la fin ou tout le monde s’en va parce que c’est très mauvais... tout ça, je l’ai vu ! »
Elle a aussi rencontré les « petites mains », ces femmes qui travaillent dans les ateliers de haute couture chez Chanel et Dior. « Elles m’ont beaucoup aidée. La manière dont on travaille, comment on monte une collection, tous ces petits détails, je les ai eus des gens de la mode eux-mêmes. »
Elle aime bien Hortense, qu’elle trouvait un peu antipathique au début. « Elle travaille énormément et ne demande rien à personne. Elle est assez stricte et héroïque dans son genre. Elle avance, elle travaille... c’est un personnage que j’ai fini par aimer bien. »
C’est la première fois que la romancière place la mode à l’avant-plan dans un roman. « Je suis frappée de ce que ça prend comme importance chez les filles », note-t-elle. Elle a même placé Inès de la Fressange dans une situation... loufoque. « Elle est vraiment gentille, Inès. Je l’ai rencontrée plusieurs fois. Elle aussi m’a aidée. Elle a 60 ans et elle est à la tête d’un empire maintenant. Elle fait des collections, elle lance des sacs, elle lance des chaussures. »
Katherine Pancol avait besoin d’un personnage qui soit à la fois très chic, très parisien, qui soit connu dans le monde entier. « Je lui ai demandé : “Est-ce que ça t’ennuie si je te mets dans mon roman ?” Elle m’a dit : “Non, non !” Donc elle est entrée dans mon livre, comme Picard. À Paris, ce sont des légendes. J’aime bien que des gens du réel entrent dans la fiction. »
» Katherine Pancol est un vrai phénomène de l’édition et ses romans ont été traduits dans 30 pays. » Elle a écrit Les yeux jaunes des crocodiles, La Valse lente des tortues et Les Écureuils de Central Park sont tristes le lundi, de même que la trilogie Muchachas. » Elle aimerait bien revenir bientôt au Québec.