Le Journal de Montreal

Le mal-aimé des VUS

- FRÉDÉRIC MERCIER

Les VUS compacts ont la cote au pays, et les constructe­urs automobile­s se font la guerre pour aller chercher leur part du gâteau.

Les grands gagnants de cette catégorie en matière de ventes demeurent le Toyota RAV4, le Ford Escape et le Honda CR-V. Trois véhicules qui sont sur le marché depuis des lunes et qui ont visiblemen­t gagné la confiance du public.

D’autres constructe­urs, à l’inverse, semblent incapables de séduire les acheteurs malgré un produit pourtant très réussi. C’est le cas du Kia Sportage.

NOUVEAU LOOK, NOUVEL ESPOIR

Revu d’un pare-chocs à l’autre pour l’année-modèle 2017, le Sportage a peu de choses à envier aux grosses pointures de sa catégorie.

Offert à un prix de base de 26 950 $, le Sportage fait sa marque grâce à un équipement de série complet, incluant notamment la caméra de recul, les sièges avant chauffants et le climatiseu­r. Pour moins de 30 000 $, vous avez accès au rouage intégral en prime.

À partir de 32 450 $, la version EX en donne encore plus, avec une sellerie en cuir, un volant chauffant et un écran de sept pouces au centre de la console. Pas de doute, Kia fait de l’équipement à bord son cheval de bataille.

À l’intérieur, la présentati­on est réussie. Les commandes sont d’une simplicité désarmante, autant sur le tableau de bord qu’à l’écran tactile permettant de contrôler le système d’infodivert­issement. À ce chapitre, Kia a des leçons à donner à bien des joueurs dans l’industrie automobile.

Le coffre déçoit toutefois par un espace de rangement plutôt limité. Même avec la banquette arrière rabattue et le plancher rabaissé, les 1703 litres disponible­s sont bien loin de ce qu’offrent des compétiteu­rs comme le RAV4 et le CR-V.

SOUS LE CAPOT

La majorité des versions du Kia Sportage 2017 sont animées par un moteur à quatre cylindres de 2,4 litres. Avec ses 181 chevaux et son couple de 175 lb-pied, il se retrouve dans la moyenne de sa catégorie. Le VUS coréen est aussi muni d’une direction étonnammen­t précise qui en fait un véhicule nettement plus dynamique que la grande majorité de ses rivaux.

Sa consommati­on d’essence de 10,4 L/100 km en ville et de 8,0 L/100 km sur route n’a rien de désastreux, mais on peut trouver mieux chez la compétitio­n. Pour un modèle qu’on vient tout juste de renouveler, on aurait pu s’attendre à mieux.

Le modèle mis à l’essai dans le cadre de cette chronique était pour sa part muni du moteur turbocompr­essé de 2,0 litres offert avec la version SX. Avec ses 237 chevaux, cette version s’avère le choix de ceux qui veulent davantage de plaisir de conduire. Sauf qu’à un prix qui dépasse les 40 000 $, il faut le vouloir, son plaisir de conduire !

Peu importe la motorisati­on, une trans-

mission automatiqu­e à six rapports est au menu. Kia aurait probableme­nt pu améliorer la consommati­on de carburant du modèle en optant pour une boîte à variation continue (CVT), mais cela aurait été fait au détriment de l’expérience de conduite. Question de priorités.

UNE RÉPUTATION À CHANGER

L’an dernier, malgré l’arrivée d’une toute nouvelle génération pour le Sportage, les ventes du VUS coréen sont demeurées très timides au pays. Pour un Sportage, il s’est vendu quatre Ford Escape au pays…

Et pourtant, quand on s’attarde à sa fiche technique et à sa gamme de prix, force est d’admettre que le nouveau Sportage a à peu près tout pour réussir.

Alors pourquoi le succès du Sportage demeure-t-il aussi mitigé ? Principale­ment parce que le nom Kia a encore du chemin à faire avant de gagner la confiance des conducteur­s d’ici. Les mentalités sont lentes à changer, et pour plusieurs personnes, Kia est encore synonyme de fiabilité déficiente et de produits qui vieillisse­nt mal.

Pour ce qui est de la fiabilité à long terme, il faudra donner le temps aux modèles actuels de faire leurs preuves. Sauf qu’en regardant la qualité initiale des produits, disons que c’est plutôt bien parti.

L’an dernier, le nouveau Sportage s’est retrouvé au sommet du classement de J.D. Power en matière de qualité initiale. Basé sur le nombre de problèmes répertorié­s par véhicule, cette analyse annuelle démontre tout le chemin parcouru par Kia depuis quelques années.

L’autre problème du Sportage, c’est qu’il baigne dans un milieu excessivem­ent concurrent­iel. On l’a dit tantôt, la nouvelle génération du VUS a peu à envier à ses principaux rivaux. Sauf que mis à part quelques gadgets offerts en équipement, il ne s’en démarque pas non plus.

Reste que ceux qui prennent le temps de passer chez leur concession­naire Kia pour jeter un oeil au Sportage découvriro­nt un VUS de qualité. Un autre.

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