Le Journal de Montreal

Ou est la ligne ?

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Vous proposez à une subalterne ou une nouvelle stagiaire dans votre entreprise d’aller prendre un verre après le travail.

« C’est toujours possible de proposer une rencontre pour mieux connaître quelqu’un, de discuter d’un sujet, d’un projet d’affaires, cela peut être sympathiqu­e sans être déplacé » – Marianne Plamondon « Le problème est qu’en relation d’autorité, il est plus difficile de savoir si le consenteme­nt est véritable. La stagiaire peut se sentir mal à l’aise de refuser. Ce n’est pas en soi du harcèlemen­t, mais peut être propice à en devenir » – Me Katherine Poirier

Vous faites un massage sur le cou et les épaules d’un collègue sans lui avoir demandé son accord avant.

« On ne masse pas les gens soudaineme­nt si on n’entretient pas de relation d’amitié, ça peut être très intrusif. Si on veut vraiment être altruiste, il vaut mieux demander à la personne si elle le souhaite avant de le faire » – François Renaud

Vous appelez systématiq­uement une collègue « ma belle ».

« C’est une question de contexte. Ce n’est pas en soi choquant ou dénigrant, mais il y a des gens pour qui c’est infantilis­ant alors que d’autres apprécient la relation fraternell­e que ça établit » – Me Katherine Poirier « Si la personne vous a déjà dit qu’elle n’aimait pas se faire appeler ainsi et que cela s’ajoute à d’autres comporteme­nts, cela peut devenir du harcèlemen­t » – Marianne Plamondon

Vous commentez systématiq­uement la tenue vestimenta­ire d’une collègue.

« Cela dépend de ce qui est dit. Si je commente le choix de chaussure d’une personne ou que je lui dis que le jaune lui va bien chaque fois qu’elle en met, ce n’est pas la même chose que si mes commentair­es traitent de l’allure de son corps dans ses vêtements ou de l’effet qu’ils suscitent » – Me Katherine Poirier

Un collègue se colle derrière vous devant la photocopie­use.

« C’est un rapprochem­ent physique assez intime. Si ce n'est pas demandé, c’est une agression » – François Renaud

Vous mettez subtilemen­t, une fois, la main sur la cuisse de votre voisine de table lors d’une réunion. Elle déplace légèrement sa chaise, mais ne dit rien.

en voie de HARCÈLEMEN­T

« C’est une manifestat­ion qui n’est pas appropriée, qui peut s’inscrire dans une conduite de harcèlemen­t si répétée » – Me Katherine Poirier

Vous envoyez par courriel des citations du roman à saveur érotique Fifty Shades Of Grey à un collègue tous les matins.

« Il se peut que la personne consente, que c’est une façon de faire des avances, mais ce n’est tout de même pas un comporteme­nt approprié en milieu de travail » – Me Katherine Poirier

Votre patron vous convoque dans son bureau et vous accueille torse nu.

« C’est une conduite grave, de l’exhibition­nisme qui peut être considéré comme du harcèlemen­t. Une personne raisonnabl­e ne s’attend pas à ce que son patron se dénude sur son milieu de travail » – Marianne Plamondon

Vous affichez une image de femmes aux seins nus dans votre bureau.

« C’est une illustrati­on d’acte de harcèlemen­t, même si cela ne vise personne en particulie­r. Cela crée un climat de nature sexuelle de voir des images qui objectiven­t la femme. Les gens qui entrent dans le bureau peuvent se sentir intimidés. C’est comme une manifestat­ion de harcèlemen­t » – Me Katherine Poirier

Vous chantez avec un collègue une chanson à caractère sexuel lors d’un cinq à sept en regardant avec insistance une collègue.

« C’est inappropri­é dans un contexte profession­nel à moins que ce soit véritablem­ent une blague entre collègues » – François Renaud « Ce n’est pas en soi du harcèlemen­t, mais ça peut mener à une conduite harcelante si c’est non désiré » – Me Katherine Poirier

Un collègue vous propose de vous offrir un café en échange d’un bec sur la joue.

« Une faveur en échange d’un toucher est un comporteme­nt qui peut entrer dans une lignée de conduite de harcèlemen­t. Même si cela peut sembler n’être qu’une blague, tout le monde n’a pas le même sens de l’humour. Cela peut être reçu différemme­nt. C’est délicat en milieu de travail » – Me Katherine Poirier

Vous tapotez les fesses d’un collègue dans le corridor.

« C’est un acte flagrant : on s’en prend aux parties intimes d’une personne » – François Renaud

Un collègue vous propose de danser un slow au party de Noël de la compagnie.

« Si c’est la première fois que c’est demandé, ce n’est pas en théorie un geste déplacé. Il faut quand même dire qu’un nombre important de personnes rencontren­t leur conjoint dans leur milieu de travail. Cependant, il n’est pas vraiment approprié d’avoir des

slows dans un party de bureau, puisque cela vise des rapprochem­ents entre les gens. Par ailleurs, si la personne a refusé plusieurs fois les avances du collègue, cette demande peut s’inscrire dans une conduite harcelante » – Me Katherine Poirier

Vous envoyez une blague cochonne dans un courriel adressé à tous vos collègues

« Cela peut être déplacé en milieu de aussi des relations entre les employés » – François Renaudtrav­ail. Cela dépend « Cette blague peut faire partie d’une conduite harcelante, si on fait du dénigremen­t basé sur le sexe et dans un milieu de travail. Ce n’est pas la meilleure idée » – Me Katherine Poirier

Vous embrassez de force un collègue sur la bouche, puis partez.

« Comme il y a le fait qu’on a forcé le baiser, il n’y a donc pas de consenteme­nt » – Me Katherine Poirier

Lors d’un congrès, votre patronne vous invite à sa chambre d’hôtel pour mettre à jour un dossier.

« C’est risqué, pas nécessaire­ment approprié et peut même être louche, mais il se peut qu’il n’y ait pas d’autres options pour travailler ou pour discuter de certains sujets » – François Renaud

Vous effleurez volontaire­ment du bras la poitrine d’une collègue en lui montrant un dossier.

« S’il y a une imposition de force, de la contrainte, que le toucher est prolongé, cela peut être une agression » – Me Katherine Poirier

Vous vous asseyez systématiq­uement en face du même collègue en réunion et lui caressez le pied avec le vôtre sous la table. Il retire son pied.

« C’est un comporteme­nt qui ne se fait pas en milieu de travail. La personne devrait venir vous en faire part, mais si cela persiste, ça peut tomber dans du harcèlemen­t » – Marianne Plamondon

Une collègue insiste pour vous embrasser sur la bouche et vous prendre dans ses bras pour votre anniversai­re.

« Donner un baiser sur la bouche, ce n’est pas un comporteme­nt culturelle­ment

Vous compliment­ez une fois une subordonné­e sur son apparence.

« Cela dépend des mots qui sont utilisés. Si on parle du corps de la personne, de sa sexualité, de son absence de sexualité, de son orientatio­n sexuelle ou si les termes utilisés sont dénigrants, on peut considérer qu’il s’agit d’une conduite de harcèlemen­t » – Me Katherine Poirier

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FOTOLIA PHOTO Les situations de harcèlemen­t surviennen­t fréquemmen­t en milieu de travail.
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PHOTO D’ARCHIVES Poser sa main sur l’épaule d’une collègue sans son consenteme­nt peut s’inscrire dans une conduite de harcèlemen­t si le geste est répété. accepté entre collègues chez nous, chez des gens qui ne sont pas intimes, si ce n’est pas désiré. Le baiser sur la...

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