L’assassin du Maxi coupable de meurtre prémédité
Les parents de la victime ont pu pousser un soupir de soulagement
Le jeune homme qui a tué l’employée d’un Maxi n’a eu aucune réaction lorsque le jury l’a condamné de meurtre au premier degré, contrairement aux proches de la victime qui ont pu pousser un soupir de soulagement.
« Coupable de meurtre prémédité », a solennellement lancé le juré numéro 2 au procès de Randy Tshilumba, hier au palais de justice de Montréal.
Immédiatement, la famille de Clémence Beaulieu-Patry a manifesté sa joie. Tshilumba, de son côté, est resté impassible. Juste avant l’arrivée du jury, il avait esquissé un sourire lorsqu’il a appris que le verdict était sur le point de tomber.
Avec ce verdict, les jurés ont ainsi adhéré à la théorie de la Couronne, voulant que l’accusé ne souffre pas d’un trouble mental qui l’empêche de distinguer le bien du mal au moment de son crime, et qu’il a prémédité son geste.
L’assassin de 21 ans sera ainsi condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération avant 25 ans. Le dossier reviendra à la cour mercredi prochain, afin de confirmer la sentence et pour donner la possibilité aux proches de la victime de s’adresser au tribunal.
« Je veux souligner votre attitude exemplaire, vous avez entendu [la preuve], mais vous avez été remarquable tout au long du procès », a dit la juge Hélène Di Salvo aux parents de la victime, tout en soulignant leur dignité durant toutes les procédures.
PRÉMÉDITATION
Le drame est survenu le 10 avril 2016, dans une épicerie Maxi de la rue Papineau à Montréal, où travaillait Clémence Beaulieu-Patry. Tshilumba s’était présenté sur place, muni de gants et d’un couteau de chasse. Après s’être dirigé dans la section des vêtements, l’accusé a sorti son arme, et a poignardé sa victime à 14 reprises avant de prendre la fuite.
Lors du procès, il s’était justifié en affirmant qu’il avait développé la conviction que Clémence Beaulieu-Patry et ses amies voulaient le tuer. Et que le jour du drame, il voulait seulement « faire la paix » avec la victime. Or, cette dernière l’aurait pointé du doigt. Tshilumba dit avoir compris à travers ce geste que la jeune femme allait « sortir un
gun » de sa poche et commettre une tuerie. Il s’est donc défendu, a-t-il dit.
Deux experts en psychiatrie légale avaient diagnostiqué Tshilumba avec des troubles psychiatriques. Les avocats Philippe Larochelle et Sébastien Chartrand de la défense estimaient que leur client devait être déclaré non criminellement responsable de ses gestes. La Couronne, représentée par Catherine Perreault, réclamait un verdict de meurtre au premier degré.
Le jury a finalement adhéré à la thèse de la poursuite.