Prévenir les abus sexuels dans le sport
Une plateforme de vulgarisation a été lancée
Quel genre de toucher est acceptable entre un entraîneur et un athlète ? Est-ce correct de demander à un athlète de se dévêtir lors d’une initiation ? Une plateforme web a été lancée hier pour prévenir les abus dans le monde du sport.
« Le timing est impeccable, malheureusement », a déclaré le médaillé olympique JeanLuc Brassard en conférence de presse hier, en référence aux scandales d’inconduite sexuelle qui se sont multipliés au Québec dans les derniers jours.
Il fait partie des cinq personnalités connues du milieu sportif qui agiront comme « ambassadeurs » d’un projet visant à prévenir l’intimidation et les violences sexuelles dans le milieu du sport.
DU « HIGH FIVE » AU BAISER
Le projet comprend notamment la création d’une ligne d’aide téléphonique et d’une plateforme web. Le site SportBienEtre comprend plusieurs onglets qui dissocient les situations acceptables de celles inacceptables.
Par exemple, « le toucher fait partie intégrante de l’entraînement », peut-on lire dans un volet du site. Masser un athlète pour détendre une crampe avec sa permission est approprié, alors que masser un athlète sans sa permission ne l’est pas.
Faire une accolade ou un « high five » à un athlète ne pose pas problème, mais l’embrasser sur la bouche n’est pas approprié, explique-t-on.
INJURES ET TATOUAGES
Dans un onglet portant sur les rituels d’initiation sportive, on rappelle qu’il est abusif de demander à un athlète de retirer ses vêtements, de consommer de l’alcool, de le kidnapper, de lui crier des injures ou de simuler des actes de nature sexuelle le visant.
« Tatouer, percer ou raser une partie du corps de l’athlète » n’est pas acceptable, tout comme le fait de lui faire « manger des choses pour l’humilier », peut-on lire sur le site.
D’autres volets portent sur la punition corporelle et le consentement sexuel.
« Pour que le sport contribue positivement au développement de la personne, il doit être pratiqué, enseigné et encadré dans un véritable esprit sportif », a indiqué Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport.
Dans le cadre du projet, l’organisme Sport’Aides aura droit à un investissement de deux millions de dollars, a annoncé le ministre.
Outre Jean-Luc Brassard, le groupe des ambassadeurs est complété par le capitaine de l’Impact Patrice Bernier, par l’ex-joueuse de volleyball Guylaine Dumont, par la joueuse de rugby Karen Paquin et par la journaliste sportive Chanta Machabée.