80 000 $ de travaux gratuits chez l’ex-DG de Laval
Un entrepreneur explique avoir fourni des avantages à Claude Asselin
Un entrepreneur qui obtenait des contrats truqués à Laval avoue avoir fourni gratuitement des travaux d’aménagement paysager valant 80 000 $ à la résidence de l’ex-directeur général de la Ville, Claude Asselin.
Gilles Théberge, ex-directeur pour la firme Valmont Nadon, a expliqué hier avoir fait ce cadeau vers 2005. Il entretenait ainsi ses bonnes relations avec le directeur général de la Ville, qui est en prison depuis ce mercredi pour avoir participé au système illégal de partage des contrats publics.
Théberge témoigne dans le cadre du procès de l’entrepreneur Tony Accurso, lui aussi accusé d’avoir participé au cartel.
Le témoin a expliqué que Valmont Nadon avait d’abord construit à ses frais un mur anti-érosion en pierre à l’arrière de la maison du directeur général de la Ville. « On a amené l’équipement, les pelles, les loaders, et on a acheté les pierres », a-t-il raconté devant le juge James Brunton de la Cour supérieure et les 12 membres du jury.
PAYSAGER
Une fois le mur construit, l’entreprise Valmont Nadon a embauché un sous-traitant pendant une quinzaine de jours pour effectuer l’aménagement paysager du terrain appartenant à Claude Asselin.
Aux frais de Valmont Nadon, ce sous-traitant a effectué la pose de pavé uni, la plantation d’arbres et l’installation d’un système d’irrigation automatique, a décrit le témoin.
Coût total des travaux chez Claude Asselin : 100 000 $, selon Gilles Théberge. Une facture aurait tout de même été envoyée au DG pour sauver les apparences.
« On lui a facturé entre 20 000 et 25 000 $. C’était à la demande de M. Nadon (le propriétaire de Valmont Nadon), qui voulait absolument qu’il paye quelque chose. M. Asselin était d’accord avec ça », s’est souvenu Gilles Théberge.
Dans le cadre du procès de Tony Accurso, la Couronne entend démontrer qu’à Laval, les entrepreneurs qui participaient au partage de contrats offraient des cadeaux et de l’argent comptant à l’intention de hauts fonctionnaires et de l’ex-maire Gilles Vaillancourt.
Claude Asselin, tout comme messieurs Accurso et Vaillancourt, fait partie des 37 personnes arrêtées en mai 2013 dans le cadre de l’enquête Honorer. Il est en prison depuis ce mercredi, ayant écopé d’une peine d’incarcération de deux ans moins un jour.