Le Journal de Montreal

Accurso était au courant, selon le témoin

- JEAN-LOUIS FORTIN

Tony Accurso était au courant du système de partage des contrats publics à Laval, à tel point qu’il serait intervenu pour tenter de régler un litige entre deux firmes collusionn­aires, selon Gilles Théberge.

En 2005, a expliqué le témoin, l’administra­tion Vaillancou­rt aurait désigné « par erreur » deux gagnants pour un même contrat d’environ 4 M$. C’était un cas exceptionn­el, car la collusion était habituelle­ment bien huilée, a soutenu M.Théberge.

Il a expliqué que sa firme, Valmont Nadon Excavation, ainsi que celle de Tony Accurso, Constructi­on Louisbourg, s’étaient toutes deux fait dire par le directeur du génie à la Ville, Claude De Guise, qu’elles étaient gagnantes.

Pour dénouer l’impasse, Théberge affirme avoir rencontré M. Accurso et un des bras droits de ce dernier, Joe Molluso, dans le grand bureau d’Accurso à St-Eustache.

« M. Accurso m’a dit : je vais m’en occuper », a raconté sous serment le témoin.

Gilles Théberge suppose que Accurso a rencontré Gilles Vaillancou­rt par la suite, mais il n’en est pas certain.

CONTRADICT­IONS SOULEVÉES

Finalement, « le maire n’a pas été capable de trancher entre les deux entreprise­s », a expliqué Gilles Théberge. Pour une rare fois, Valmont Nadon a donc remporté le contrat après avoir soumis le meilleur prix « en libre concurrenc­e », selon le témoin.

En contre-interrogat­oire, l’avocat de M. Accurso, Me Marc Labelle, s’est attaqué à l’intégrité de M. Théberge en rappelant que ce dernier avait participé à de la fausse facturatio­n afin d’obtenir l’argent comptant nécessaire au versement de la ristourne de 2 % exigée aux collusionn­aires.

Il a aussi soulevé des contradict­ions entre certaines informatio­ns que Théberge a transmises aux policiers, au cours des dernières années, et des réponses qu’il a données cette semaine devant la Cour.

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