Accurso était au courant, selon le témoin
Tony Accurso était au courant du système de partage des contrats publics à Laval, à tel point qu’il serait intervenu pour tenter de régler un litige entre deux firmes collusionnaires, selon Gilles Théberge.
En 2005, a expliqué le témoin, l’administration Vaillancourt aurait désigné « par erreur » deux gagnants pour un même contrat d’environ 4 M$. C’était un cas exceptionnel, car la collusion était habituellement bien huilée, a soutenu M.Théberge.
Il a expliqué que sa firme, Valmont Nadon Excavation, ainsi que celle de Tony Accurso, Construction Louisbourg, s’étaient toutes deux fait dire par le directeur du génie à la Ville, Claude De Guise, qu’elles étaient gagnantes.
Pour dénouer l’impasse, Théberge affirme avoir rencontré M. Accurso et un des bras droits de ce dernier, Joe Molluso, dans le grand bureau d’Accurso à St-Eustache.
« M. Accurso m’a dit : je vais m’en occuper », a raconté sous serment le témoin.
Gilles Théberge suppose que Accurso a rencontré Gilles Vaillancourt par la suite, mais il n’en est pas certain.
CONTRADICTIONS SOULEVÉES
Finalement, « le maire n’a pas été capable de trancher entre les deux entreprises », a expliqué Gilles Théberge. Pour une rare fois, Valmont Nadon a donc remporté le contrat après avoir soumis le meilleur prix « en libre concurrence », selon le témoin.
En contre-interrogatoire, l’avocat de M. Accurso, Me Marc Labelle, s’est attaqué à l’intégrité de M. Théberge en rappelant que ce dernier avait participé à de la fausse facturation afin d’obtenir l’argent comptant nécessaire au versement de la ristourne de 2 % exigée aux collusionnaires.
Il a aussi soulevé des contradictions entre certaines informations que Théberge a transmises aux policiers, au cours des dernières années, et des réponses qu’il a données cette semaine devant la Cour.