La limite de 40 km/h remplit les coffres
Un conseiller de Sainte-Thérèse croit que la basse vitesse aide les policiers à donner des constats d’infraction
Les quotas de contraventions que les policiers ont à donner sont devenus un enjeu électoral à Sainte-Thérèse alors qu’un conseiller municipal affirme avoir dénoncé cette situation il y a sept ans déjà.
En 2010, quand la Ville de Sainte-Thérèse a décidé de limiter la vitesse maximale à 40 km/h dans ses rues, le conseiller Michel Milette dit avoir craint que tout le territoire devienne un terreau fertile pour les constats d’infraction.
« À Sainte-Thérèse, on avait reçu des représentants de la Ville de Repentigny, parce qu’elle envisageait de faire comme nous et limiter la vitesse à 40 km/h sur son territoire. Ce qui est ressorti des discussions, c’est que c’est une bonne chose parce que c’est payant et que ça remplit les coffres », explique M. Milette.
À l’époque, le conseiller avait dénoncé la situation dans les médias.
« Je ne suis pas contre la limite à 40 km/h, c’est plus sécuritaire pour les citoyens, mais en même temps, il ne faut pas être de mauvaise foi. Maintenant, on apprend que les policiers se font imposer un quota de contraventions. J’y vois un lien de cause à effet », ajoute celui qui fait de ce débat un enjeu électoral.
DES RELATIONS DIFFICILES
Les policiers ont manifesté mercredi dernier devant l’hôtel de ville de Sainte-Thérèse pour dénoncer les quotas de constats d’infraction imposés aux policiers, mais aussi le climat des relations de travail.
Selon eux, ils ont jusqu’à 1300 $ par jour de contraventions à donner.
Le président de la fraternité des policiers, François Boies, considère que la situation est insoutenable.
Les occasions où les policiers donnent une chance à un automobiliste sont désormais presque inexistantes dans les quatre villes couvertes par la Régie intermunicipale de police Thérèse-de-Blainville. Les relations entre les policiers et les citoyens sont donc tendues.
« On n’est pas appréciés, je vais t’enlever 150 $ dans tes poches, tu ne m’aimeras pas. T’as des quotas à donner, c’est certain qu’en tant que policier ton seuil de tolérance devient moins élevé. C’est marqué partenaire de la communauté sur mon auto, crois-tu que je me sens comme un partenaire ? Pas du tout », dit François Boies.
La mairesse sortante et présidente de la Régie intermunicipale de police Thérèse-de-Blainville, Sylvie Surprenant, trouve étonnant que la fraternité des policiers lance ces allégations alors que selon elle, il n’a jamais été question de cette problématique dans les négociations pour le renouvellement de la convention collective.
UN MOYEN DE PRESSION ?
« Les quotas n’ont jamais été un enjeu dans les négociations. Et le citoyen nous demande l’application des lois sur la vitesse. On fait du porte-à-porte et on entend beaucoup parler de la vitesse sur les routes. Sur l’ensemble des contraventions remises, 66 % proviennent de l’extérieur du territoire couvert par la régie de police. Alors lorsqu’on parle de surtaxe aux résidents des quatre villes, c’est faux », soutient Sylvie Surprenant.
Les négociations entre les policiers et la partie patronale doivent reprendre le 14 novembre.
- En collaboration avec monjournal.ca
... C’EST CERTAIN QU’EN TANT QUE POLICIER TON SEUIL DE TOLÉRANCE DEVIENT MOINS ÉLEVÉ. C’EST MARQUÉ PARTENAIRE DE LA COMMUNAUTÉ SUR MON AUTO, CROIS-TU QUE JE ME SENS COMME UN PARTENAIRE ? PAS DU TOUT » – François Boies