Deux baleines rares s’échouent aux Îles-de-la-Madeleine
Les baleines à bec de True ne fréquentent pas le Québec habituellement
ÎLES-DE-LA-MADELEINE | Deux carcasses de baleines retrouvées sur une plage des Îles-de-laMadeleine intriguent les scientifiques. Il s’agirait de deux baleines à bec de True, une des espèces de mammifères marins les plus méconnues dans le monde et qui ne vivent pas au Québec.
Les carcasses ont été retrouvées le 13 octobre dernier à Pointe-aux-Loups dans l’archipel des Îles-de-la-Madeleine. Un bénévole du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) croyait alors avoir découvert deux cadavres de dauphins.
Cependant, un examen des images des carcasses par plusieurs experts a révélé qu’il s’agit fort probablement de baleines à bec de True.
Parmi les espèces de baleines à bec, il s’agit de la plus rare au Québec, affirme la porte-parole du GREMM, Josiane Cabana.
Pour mener à cette identification, le groupe de recherche a notamment demandé l’avis de Pêches et Océans Canada et de l’Université Dalhousie.
« Les experts ne disent pas qu’ils sont certains à 100 % que c’est ça, mais il y en a qui s’avancent jusqu’à 70 et 80 % de certitude », ajoute-t-elle. Seul un examen génétique d’un échantillon prélevé sur la carcasse pourra confirmer l’espèce.
EXCEPTIONNELLE
Si l’identification s’avère juste, une telle découverte est exceptionnelle, juge Josiane Cabana. Il est aussi difficile d’expliquer comment les deux individus ont pu se retrouver aux Îles-de-la-Madeleine.
« Il n’y a aucune hypothèse qui explique pourquoi elles seraient entrées dans le golfe du Saint-Laurent. Est-ce que c’est une erreur de navigation, des animaux malades ou simplement curieux? Peutêtre qu’elles se sont fait prendre par les ondes d’eaux fonds », lance-t-elle.
On retrouverait les baleines à bec de True dans les zones profondes de l’Atlantique et au sud de l’océan Indien.
3000 MÈTRES DE PROFONDEUR
Cette espèce de baleine serait l’une des plus méconnues dans le monde, lance Mme Cabana. Ce cétacé s’aventure rarement près des côtes et peut plonger à des profondeurs de 3000 mètres. Il est donc rarement observé et étudié.
« Il y a peu de choses que l’on peut expliquer sur les baleines à bec de True parce qu’elles sont si méconnues », lance Josiane Cabana.
NOMBRE INCONNU
À titre d’exemple, une carcasse de baleine à bec de True a été identifiée la première fois en 1913 en Caroline du Nord. Pourtant, il a fallu attendre 1995 pour observer pour la première fois un individu vivant, relate Josiane Cabana.
Le GREMM ignore combien il y a d’individus de cette espèce dans le monde.