CATHERINE BACHAND DÉNONCE PARENT
L’animatrice de radio soutient qu’il lui a pris un sein alors qu’elle était enceinte
QUÉBEC | L’animatrice de radio Catherine Bachand a livré un témoignage émouvant hier matin en dévoilant des gestes déplacés de Gilles Parent à son endroit.
Mme Bachand, qui a été l’acolyte de Parent pendant 12 ans sur les ondes du FM93 et à CHOI, est sortie de l’ombre sur les ondes de la station pour laquelle elle travaille présentement, WKND 91,9.
L’animatrice connue a ajouté sa voix aux cinq autres femmes qui, selon les révélations du Journal, soutiennent avoir été victimes d’inconduite sexuelle.
Avec beaucoup d’aplomb, elle a raconté que M. Parent lui a déjà pris un sein en ondes, en 2005, alors qu’elle était enceinte de son premier enfant.
« Depuis longtemps on est après moi pour que je parle de mon expérience avec Gilles. La réponse est : oui, j’ai quelque chose à dire. Je ne le ferai qu’une seule fois et je n’accorderai aucune entrevue », a prévenu Mme Bachand, au micro de l’émission Dalair le matin, avec Martin Dalair.
« Pendant l’émission, je suis surprise par une activité quelconque dans ma bedaine, à un point tel que je n’ai pas été capable de retenir mon expression alors que les micros sont ouverts. Gilles me demande ce qu’il y a et je lui réponds que ça bouge beaucoup là-dedans. Il me demande s’il peut toucher, chose que j’accepte. C’est à ce moment qu’il se penche par-dessus la table qui nous sépare en tendant la main, mais au lieu de toucher mon ventre, il me prend un sein de façon totalement délibérée. Je l’ai immédiatement, en ondes, traité de gros criss de cave. Il est parti à rire et l’émission s’est poursuivie comme si de rien n’était. J’ai serré les dents et j’ai continué à faire mon travail », a relaté Mme Bachand avec émotion.
UNE FOIS DE TROP
Elle a poursuivi son témoignage en indiquant être retournée à la maison en pleurant « tout le long ». Elle a précisé que c’était la seule fois que Gilles Parent a été déplacé à son endroit. Une seule fois de trop.
« Mon corps qui porte la vie, ce petit être que je veux protéger plus que tout au monde… Je me suis sentie si envahie et si triste, enchaîne-t-elle. Mon patron, qui m’embauche, qui signe mon chèque de paie et qui peut me congédier à tout moment venait de poser un tel geste. Il trouvait ça drôle, banal et c’était une blague. »
POUR SES FILLES
Mme Bachand a choisi de sortir publiquement sur cette histoire pour ses deux filles.
« Je suis extrêmement tiraillée entre le fait de parler, autant que de me taire, a-t-elle mentionné. Je suis une mère de famille. J’ai deux magnifiques filles qui sont toute ma vie. Si j’ai fait le choix de parler aujourd’hui, c’est d’abord et avant tout pour elles. J’ose espérer, naïvement, croirez-vous, que cette chaîne de solidarité de victimes qui dénoncent va permettre de changer des mentalités et peut-être apporter des changements de culture. »
Mme Bachand a salué le courage des personnes qui ont choisi de dénoncer.
Elle a également confié avoir été victime de trois agressions sexuelles dans le passé. « Je n’ai pas porté plainte. Pourquoi ? Parce que bien honnêtement, même très jeune, je voyais le sort que l’on réservait aux victimes. Il est faux de croire que le système de justice encourage à la dénonciation, et j’ai plusieurs exemples pour appuyer mes dires », fait-elle valoir.