Ottawa veut faire pression sur le Venezuela
Une dizaine de ministres des Affaires étrangères vont se réunir jeudi à Toronto pour discuter d’un plan d’action
OTTAWA | (AFP) Le Canada veut « accroître la pression » sur le gouvernement du président Nicolas Maduro, a dit hier la ministre canadienne des Affaires étrangères en annonçant qu’elle sera l’hôte d’une réunion de pays de la région cherchant une solution à la crise au Venezuela.
Les ministres des Affaires étrangères d’une dizaine de pays d’Amérique latine et des Caraïbes vont se réunir jeudi à Toronto, a indiqué Chrystia Freeland, chef de la diplomatie canadienne, alors que M. Maduro a fait mardi une virulente sortie contre le Canada.
Le président avait alors déclaré qu’il n’avait « rien à foutre de voir le stupide gouvernement du Canada » mettre en doute la victoire de son parti aux élections régionales.
« Le Canada est grandement préoccupé par la détérioration de la situation politique et économique au Venezuela », a souligné Mme Freeland dans un communiqué.
« OBJECTIF CLAIR »
La réunion des pays du « groupe de Lima », dont font notamment partie l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou, a pour but d’accentuer « la pression sur le régime Maduro », a-t-elle précisé.
« Notre objectif est clair : nous souhaitons la mise en oeuvre d’une solution pacifique à la crise et le rétablissement de la démocratie et du respect des droits de la personne pour l’ensemble des Vénézuéliens », a-t-elle dit.
Il s’agira de la troisième réunion de ce groupe régional constitué en août au Pérou.
Mardi, le Canada avait critiqué les « nombreuses irrégularités » ayant marqué les élections régionales de dimanche au Venezuela et « qui soulèvent des préoccupations importantes et justifiées quant à la validité des résultats ».
Nicolas Maduro avait aussitôt répondu n’en avoir « rien à foutre de voir le stupide gouvernement du Canada » mettre en doute la victoire de son parti, qui a enlevé 18 des 23 postes de gouverneur en jeu.
VAGUE DE VIOLENCES
Il y a un mois, le Canada a emboîté le pas aux États-Unis en imposant des sanctions contre le président Maduro et 39 autres personnes de son entourage « en réponse à l’enlisement du gouvernement du Venezuela dans la dictature ».
Le Venezuela est plongé depuis plusieurs mois dans une profonde crise politique suite à l’effondrement de son économie fortement dépendante du pétrole, dont le prix a chuté depuis trois ans.
Une vague de manifestations de l’opposition réclamant le départ de M. Maduro avait fait 125 morts au printemps.