Airbus tente de calmer les esprits
À Mirabel, le grand patron de l’avionneur européen a voulu se faire rassurant
Le grand patron d’Airbus a tenté de calmer les esprits hier, quatre jours après avoir pris le contrôle du programme C Series sans y injecter un seul cent. L’entreprise n’a pas l’intention d’acheter les actions restantes de Bombardier et de Québec lorsque l’occasion se présentera, affirme Thomas Enders.
D’abord devant la communauté d’affaires, et ensuite à Mirabel devant les employés de l’usine C Series, en compagnie du premier ministre Philippe Couillard, M. Enders et son homologue de Bombardier, Alain Bellemare, ont voulu rassurer.
L’essentiel des activités entourant la CSeries développée par Bombardier demeurera au Québec une fois la transaction officialisée. « Le programme C Series aura toujours une relation particulière avec le Québec. J’ai compris ça », a par exemple soutenu M. Enders.
Airbus détient depuis lundi 50,01 % du programme d’avion C Series, à la suite d’une transaction qui ne lui a rien coûté. Bombardier voit sa participation baisser à 31 %, et celle du gouvernement du Québec à seulement 19 %. Dans sept ans, Airbus pourra racheter les actions restantes de Québec et de l’entreprise montréalaise, précise l’entente.
Or, M. Enders a dit qu’il n’a pour l’instant pas envie de le faire. « On sait qu’ils sont de bons partenaires et s’ils veulent rester dans l’aventure à l’avenir, ils le peuvent. »
Les C Series « seront des avions Airbus » et seront vendus ainsi, a-t-il précisé.
PAS UN CENT
Ceux qui déplorent que Bombardier n’obtienne « rien » contre la perte de contrôle du C Series ont « mal compris », a affirmé le PDG de l’entreprise québécoise, Alain Bellemare.
« On vient d’assurer la pérennité du programme », a-t-il insisté, visiblement agacé par cette question. L’arrivée d’Airbus présente « énormément de bénéfices » selon lui.
« Plusieurs ont remarqué qu’Airbus n’[investissait] pas d’argent [avec cette transaction]. Ce qu’Airbus amène, c’est sa marque. On a vu les prévisions de vente augmenter de 50 % en une semaine. »
Il a reconnu que la transaction pouvait en décevoir quelques-uns. « On a besoin d’investissements additionnels pour que (la C Series) prenne son envol. On va rendre les Québécois fiers du succès du programme », s’est-il justifié.
« ÉCONOMIES D’ÉCHELLE »
Tout en rassurant les fournisseurs de Bombardier, il a ajouté que l’entreprise chercherait à réaliser des « économies d’échelle » au cours des prochains mois. La réduction des coûts rattachés à la production des C Series trône au haut de ses priorités. Devant les travailleurs de Mirabel, Philippe Couillard a quant à lui estimé que Bombardier a « gagné la bataille contre Boeing », « qui essayait de tuer Bombardier et la C Series. »