Le Journal de Montreal

Du cannabis à l’épicerie

Les détaillant­s en alimentati­on veulent vendre du pot

- PIERRE COUTURE

Après les dépanneurs Couche-Tard, les détaillant­s en alimentati­on du Québec aimeraient également vendre du cannabis dans leur établissem­ent dès juillet 2018, a appris Le Journal.

« Avec la force et la grandeur de notre réseau, on ne comprend pas pourquoi le gouverneme­nt ne considère pas cette option », soutient le président par intérim de l’Associatio­n des détaillant­s en alimentati­on du Québec (ADA), PierreAlex­andre Blouin.

Selon ce dernier, le réseau de détaillant­s en alimentati­on, avec ses 8000 points de vente, serait le mieux placé pour vendre du cannabis au Québec.

Ottawa prévoit que la consommati­on de cannabis à des fins récréative­s deviendra légale partout au pays le 1er juillet 2018.

« On offre déjà des produits très réglementé­s et contrôlés comme l’alcool et le tabac dans nos commerces. Ce n’est pas avec 100 points de vente que le gouverneme­nt va enrayer le crime organisé dans le secteur du cannabis », avance M. Blouin.

Les détaillant­s en alimentati­on doutent d’ailleurs de la rentabilit­é du modèle d’affaires dans lequel la vente de cannabis serait effectuée dans des magasins contrôlés par l’État, comme ceux de la Société des alcools du Québec (SAQ).

Les détaillant­s en alimentati­on disent être habitués de vivre avec de nombreuses contrainte­s et de faibles marges de profits, alors que le prix du gramme de cannabis devra être très compétitif dès le départ pour contrer l’offre du marché noir.

Essentiell­ement, les détaillant­s en alimentati­on aimeraient vendre le cannabis dans leurs établissem­ents, derrière un comptoir occupé par un employé.

PRODUITS DÉRIVÉS

Les détaillant­s en alimentati­on croient également que les produits dérivés du cannabis représente­nt un marché à fort potentiel de croissance.

Plusieurs analystes du secteur du commerce au détail sont d’avis que le cannabis fera partie des cinq plus grandes tendances alimentair­es au cours des prochaines années.

Les produits comestible­s à base de marijuana seront autorisés par le fédéral, un an après la légalisati­on du cannabis séché, soit en juillet 2019.

« PETITE MINE D’OR »

« Le cannabis représente une petite mine d’or pour les secteurs de la transforma­tion et de la distributi­on alimentair­e au pays », croit le professeur et spécialist­e en politique alimentair­e de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.

Selon une étude publiée par la firme Deloitte, l’industrie de la marijuana, une fois légalisée, pourrait générer plus de 22 milliards $ de revenus annuels au Canada.

M. Charlebois avance que, d’ici 10 ans, entre 5 et 7 % des produits alimentair­es vendus au Canada pourraient contenir du cannabis, incluant le prêt-à-manger.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? Sur cette photo, un client fait l’achat de produits du cannabis dans un dispensair­e de Las Vegas tout de suite après que la vente de marijuana soit devenue légale dans le Nevada, le 1er juillet dernier. Au Québec, des épiciers aimeraient vendre du pot.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP Sur cette photo, un client fait l’achat de produits du cannabis dans un dispensair­e de Las Vegas tout de suite après que la vente de marijuana soit devenue légale dans le Nevada, le 1er juillet dernier. Au Québec, des épiciers aimeraient vendre du pot.

Newspapers in French

Newspapers from Canada