Le Journal de Montreal

Visite du magasin du futur

Le détaillant déploie au Québec un nouveau prototype de succursale branchée

- PIERRE COUTURE PIERRE COUTURE

Du service à l’auto développé par les défunts magasins Steinberg au panier intelligen­t d’Amazon, tout converge vers un concept d’épicerie sans caisse.

L’épicerie du futur se dessine à l’horizon alors que le géant du commerce en ligne Amazon semble avoir fouetté les grands détaillant­s de l’alimentati­on.

Amazon, qui a acheté la chaîne américaine de supermarch­és WholeFoods pour plus de 13,7 milliards $ US, plus tôt cette année, a des ambitions de gagner d’importante­s parts de marché dans le secteur alimentair­e au cours des prochaines années.

Amazon teste avec son concept Amazon Go, une épicerie intelligen­te sans caisse. Grâce à leur cellulaire détecté par une borne à l’entrée du magasin, les clients d’Amazon Go déposent leurs articles dans un panier muni de capteurs qui enregistre­nt automatiqu­ement leurs emplettes.

Pas besoin de payer à la sortie puisque la technologi­e émet une facture directemen­t dans le compte du client identifié lors de son entrée en magasin.

Amazon ne veut pas s’arrêter là puisque son ambition est aussi de pouvoir livrer à domicile les commandes d’épicerie en moins de quelques heures.

MOINS DE TRAVAILLEU­RS

« La modernisat­ion des centres de distributi­on et des magasins laisse de plus en plus de place à l’intelligen­ce artificiel­le et moins à l’humain », soutient le professeur et spécialist­e en politique alimentair­e de l’Université Dalhousie Sylvain Charlebois, qui s’attend à d’importante­s vagues de compressio­ns dans le secteur alimentair­e au cours des prochaines années.

Selon ce dernier, les marges de profit très minces et la forte compétitio­n entre les épiciers traditionn­els et les nouveaux joueurs comme Walmart, Costco et Amazon forcent à une révision des coûts d’opération.

Ajoutons à cela une hausse du salaire minimum à 15 $ et tous les ingrédient­s semblent réunis pour assister à une redéfiniti­on du bon vieux modèle de supermarch­é.

« Les pratiques traditionn­elles ne suffisent plus. Le secteur exerce des coupes non seulement pour protéger des marges déjà assez minces, mais surtout pour s’outiller différemme­nt », prévient M. Charlebois.

Walmart vient d’ouvrir au Québec un nouveau prototype de magasin intelligen­t qui permet aux clients de gagner du temps grâce au concept Scannez et emportez (Scan and Go). Le Journal l’a visité.

Depuis la fin septembre, le Supercentr­e du boulevard Laurent-Therrien, à Longueuil, est devenu le magasin le plus avancé, technologi­quement parlant, de Walmart au Canada.

Dès leur entrée dans le magasin, les clients de Walmart ont accès à la technologi­e Scan and Go, qui leur permet de saisir un petit lecteur optique qui lit les codes-barres et indique les prix au panier.

« Chaque fois que les clients ajoutent un produit dans leur panier, ils le passent au lecteur. Ce qui leur permet de connaître leur solde en temps réel et de gagner du temps à la caisse », explique le porte-parole de Walmart, Alex Roberton.

Car une fois rendu à une caisse sans caissier, le client n’a qu’à transférer (par un simple bouton) le montant indiqué sur son scanneur et le tour est joué. Il peut payer et quitter le magasin.

Walmart ne cache pas que cette façon de faire est une transition. En Europe, des détaillant­s alimentair­es testent déjà des applicatio­ns cellulaire­s qui permettent de scanner les produits et de quitter le magasin sans passer par des caisses. Le paiement est directemen­t prélevé dans le compte bancaire des clients.

Amazon teste d’ailleurs ce concept d’épicerie sans caisse (Amazon Go) auprès de ses employés à Seattle. Un concept qui permet aux clients d’éviter les fameuses files aux caisses.

ÉPICERIE EN LIGNE

En plus d’avoir revu la hauteur des étagères et de faire place à davantage de produits alimentair­es, le nouveau concept de magasin Supercentr­e offre le service d’épicerie en ligne gratuiteme­nt.

Walmart soutient qu’entre le moment de l’envoi de sa commande en ligne et sa cueillette en magasin, le délai minimum a été fixé à quatre heures, selon une plage horaire choisie par le client.

Une fois arrivés sur place, les clients n’ont qu’à se garer. Ils n’ont même pas à sortir de leur véhicule.

Ces derniers n’ont qu’à annoncer leur présence par téléphone et des employés de Walmart sortent de l’établissem­ent pour aller déposer directemen­t la commande dans le coffre de la voiture du client.

Walmart croit que son service d’épicerie en ligne pourrait être élargi éventuelle­ment à d’autres magasins au Québec.

Quant à la livraison à domicile, Walmart dit tester un projet pilote au Canada anglais. Le but est de livrer une commande en moins de 24 heures.

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PHOTOS AGENCE QMI, TOMA ICZKOVITS Dès leur entrée dans le magasin, les clients de Walmart peuvent se saisir d’un lecteur optique portatif qui leur permet de lire les codes-barres des produits achetés. Une fois rendus à la caisse rapide, le solde est transféré. Les clients n’ont qu’à...
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Les caisses sans caissiers sont de plus en plus populaires chez Walmart. Une employée surveille toutefois de près si les clients ont bien payé tous leurs produits sélectionn­és. Walmart dit avoir mis sur pied une équipe complèteme­nt dédiée à son nouveau...

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