Il évoque encore l’option militaire en Corée du Nord
L’argumentaire du président lui nuit sur la scène internationale, croit un expert
Le président Donald Trump a affirmé encore une fois, hier, que les États-Unis étaient très bien préparés à toute éventualité face à la Corée du Nord.
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump menace la Corée du Nord de représailles face à l’accélération de ses programmes balistique et nucléaire. Il a notamment menacé de « détruire totalement » le petit pays à la mi-septembre.
« Nous sommes tellement préparés que vous ne le croiriez pas. Vous seriez surpris de voir combien nous sommes totalement prêts, au cas où cela serait nécessaire », a assuré le président Trump dans une interview à la chaîne Fox News diffusée hier.
Or, il s’agit de la mauvaise approche pour régler le problème nord-coréen, indique le chercheur en résidence à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand Julien Tourreille.
« Peut-être que dans son esprit, ça peut faire pression pour que la Corée du Nord cesse le développement de ses armes nucléaires, mais on se rend compte que c’est contre-productif, car les Nord-Coréens n’ont pas l’intention d’arrêter », explique-t-il.
Le président américain a aussi semblé évoquer l’option militaire contre le régime de Pyongyang. « Ne serait-il pas bien de ne pas le faire ? La réponse est oui. Cela arrivera-t-il? Qui sait? » a-t-il affirmé dans la même entrevue.
JIMMY CARTER
Donald Trump nuit ainsi à d’autres options, dont la voie diplomatique, pour régler le conflit, croit Julien Tourreille.
Impliquer l’ancien président démocrate Jimmy Carter, qui a affirmé hier qu’il était prêt à se rendre à Pyongyang comme émissaire de Donald Trump, serait une bien meilleure idée selon lui.
« Ça serait intéressant, car en plus de montrer qu’il est prêt à collaborer avec un ancien président démocrate pour régler ce dossier, Carter pourrait aussi envoyer un signal aux Nord-Coréens de ne pas mettre en oeuvre leurs menaces », dit-il.
À noter que Jimmy Carter, 93 ans, s’est déjà rendu en Corée du Nord en juin 1994 pour une mission diplomatique.
Trois mois plus tard, les deux pays avaient signé un accord bilatéral.