Le Journal de Montreal

Certains rattrapent leur retard

- DOMINIQUE SCALI

Des élèves qui étaient en retard par rapport aux jeunes de leur âge au primaire parviennen­t parfois à se rattraper au secondaire lorsqu’on leur donne les bons outils.

« Des histoires à succès comme ça, il y en a de plus en plus », dit Karine Paquette, directrice adjointe de l’école Sophie-Barat.

Originaire de la Tunisie, Blaise Guigma est arrivé au Québec à l’âge de 7 ans. Sa langue maternelle étant l’arabe, il a été placé en classe d’accueil pendant un an avant d’intégrer le régulier.

TROP GRAND

Vers la fin du primaire, le fait d’être plus grands que les autres a commencé à le déranger. « Je n’étais pas avec des jeunes de mon âge. C’était moins évident de me faire des amis », raconte-t-il.

« Quand l’école nous a proposé de sauter la 6e année, on s’est dit : wow! Ça répondait à un besoin », raconte son père Athanase Guigma.

Blaise est donc entré au secondaire dans une classe d’adaptation scolaire. « Quand il est arrivé, il était très fermé, raconte Mme Paquette. Puis, il a appris à nommer ses besoins, à aller chercher de l’aide. C’est comme un papillon sorti de son cocon ».

L’école Sophie-Barat se targue d’ailleurs d’avoir un programme d’adaptation scolaire efficace et qui permet à plus d’élèves de rattraper leur retard et de réintégrer le régulier.

Pour Blaise, ce parcours a été le bon. À la fin de l’année, il a réussi les examens de 1re secondaire. « J’étais fier de moi. J’ai vu que j’avais du potentiel », dit l’adolescent, qui aimerait se rendre à l’université.

Il a réintégré le régulier l’an passé et commence sa 3e secondaire cette année, comme n’importe quel élève de son âge. Il a aujourd’hui une moyenne d’environ 75 %, soit dans la moyenne du groupe.

CAS PAR CAS

Selon Nathalie Trépanier, professeur­e à l’Université de Montréal, la décision de faire sauter un élève doit relever du cas par cas. Avec de l’aide, un jeune qui double au début du primaire peut bel et bien rattraper son retard, dit-elle.

« Si on se contente de faire doubler, ça ne donne rien de bon. Ce qui est important, ce sont les interventi­ons et accommodem­ents qu’on va mettre en place », explique-t-elle. Par exemple, un élève dyslexique pourrait avoir accès à un synthétise­ur vocal qui lui lit les consignes.

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