Le Journal de Montreal

Tillerson en mission pour endiguer l’influence de l’Iran au Moyen-Orient

Le secrétaire d’État américain exige le départ des milices iraniennes d’Irak

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DOHA | (AFP) Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a exigé hier le départ d’Irak des « milices iraniennes », au cours d’une visite dans le Golfe destinée à mettre en musique les efforts des États-Unis pour endiguer l’influence de Téhéran au Moyen-Orient.

En Arabie saoudite et au Qatar où il s’est rendu successive­ment, il n’a en revanche obtenu aucune percée dans la grave crise du Golfe qui oppose notamment ces deux pays. « Il n’y a pas de signe fort indiquant que les parties sont prêtes à dialoguer », a-til déploré dans la soirée à Doha, semblant viser en particulie­r Ryad et ses alliés.

Dans la matinée, le chef de la diplomatie américaine avait assisté dans la capitale saoudienne à la première réunion de la Commission de coordinati­on saoudo-irakienne, lancée solennelle­ment par le roi Salmane d’Arabie saoudite et le premier ministre irakien Haider al-Abadi.

Un Irak « indépendan­t et fort » va « permettre d’une certaine manière de contrecarr­er les influences négatives de l’Iran », a-t-il dit.

« Les milices iraniennes qui sont en Irak, maintenant que le combat contre l’État islamique touche à sa fin », « doivent rentrer chez elles, tous les combattant­s étrangers doivent rentrer chez eux », a-t-il insisté.

UNITÉS PARAMILITA­IRES

Il faisait référence au Hachd al-Chaabi, des unités paramilita­ires qui regroupent plus de 60 000 hommes, pour beaucoup issus de milices chiites soutenues par l’Iran, formées en 2014 pour suppléer les forces gouverneme­ntales irakiennes face aux djihadiste­s du groupe État islamique (ÉI). « Soit ils partent, soit ils intègrent les forces de sécurité irakiennes », une grande partie de ces miliciens étant irakiens, a précisé un haut responsabl­e américain.

Rex Tillerson a toutefois ensuite assuré que le premier ministre irakien contrôlait « totalement son pays ».

Il a aussi appelé l’Irak et l’Arabie saoudite à renforcer encore leur « relation vitale pour la stabilité » et la « sécurité » de la région.

RELATIONS HOULEUSES

« Malheureus­ement par le passé, les Irakiens ont eu des gouverneme­nts (...) pas très amicaux à l’égard de l’Arabie saoudite », a dit pour sa part le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, saluant la nouvelle dynamique.

Face à son rival iranien, le royaume sunnite a entrepris de se rapprocher de Bagdad, après avoir longtemps eu des relations difficiles avec les gouverneme­nts irakiens à dominante chiite et proches de Téhéran qui se sont succédé depuis 2003.

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PHOTO AFP Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson s’est entretenu avec le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud hier à Ryad

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