Un bel hommage au courage
Seuls les braves s’intéresse aux pompiers d’élite américains, des hommes exceptionnels dont les actions véridiques dépassent l’héroïsme.
Un feu de forêt est comme un animal sauvage. Il est vivant. Il court. Il fait du bruit. Il gronde. Eric Marsh (Josh Brolin), surnommé Supe, surintendant des pompiers de Prescott, une petite ville de l’Arizona, le sait. Lorsqu’un incendie éclate sur le territoire dont il a la responsabilité, il observe, scrute, flaire et décide des actions à prendre et de la façon dont il doit déployer ses 19 hommes.
Parmi eux, son second, Jesse Steed (James Badge Dale), et Chris MacKenzie (Taylor Kitsch), qui se liera d’amitié avec Brendan McDonough (Miles Teller), surnommé Donut, une recrue, ancien consommateur de drogues dures.
Le scénario de Ken Nolan (La chute du faucon noir) et Eric Warren Singer (Arnaque américaine) prend le temps de placer l’histoire. Car Eric Marsh veut que ses pompiers municipaux deviennent des « hotshots », pompiers d’élite chargés de circonscrire les feux de forêt, au contraire des pompiers « réguliers » qui travaillent à éteindre les incendies. Or, la certification « hotshot » prend du temps, d’autant que Supe fait dans l’inédit, jamais une caserne municipale n’ayant demandé à faire partie de ce groupe.
VISUEL HYPER LÉCHÉ
On voit donc les futurs « hotshots de Granite Mountain » creuser des tranchées, démarrer des feux pour brûler des broussailles dangereuses à titre préventif, évaluer les vents et tout faire pour empêcher les incendies de gagner les habitations.
Par la réalisation de Joseph Kosinski, Seuls les braves bénéficie donc d’un traitement cinématographique impressionnant. Qu’il s’agisse de la représentation du feu en cours, de plans où des hélicoptères et des Canadairs larguent de l’eau sur les incendies, ou encore des hommes sur le terrain, le spectateur ne peut qu’éprouver le plus grand des respects pour le travail de ces pompiers.
Le point le plus intéressant du long-métrage de 133 minutes qui compte également Jennifer Connelly et Andie MacDowell – en épouse de Jeff Bridges, le supérieur du surintendant – est que les « hotshots » ne sont jamais filmés comme des héros.
Si on a droit à un peu de larmoyant à certains moments, les actes de bravoure ne sont jamais montés en épingle.
Au contraire, tout le groupe effectue son travail le plus normalement du monde. Les pompiers aussi éprouvent une frayeur viscérale devant le feu. Ce sont des hommes normaux et ce film est un très bel hommage au courage – qui n’est autre, après tout, que le fait de dépasser sa peur – de ces « braves » qui méritent amplement qu’on se souvienne d’eux.