Le Journal de Montreal

LES RISQUES de se faire tatouer

- 1. www.passeports­ante.net 2. Santé Canada. Guide de prévention des infections. Pratiques de prévention des infections dans les services personnels : tatouage, perçage des oreilles, perçage corporel et électrolys­e. Relevé des maladies transmissi­bles au Can

Avez-vous un tatouage ? Vos ados et jeunes adultes sûrement. Ce n’est pas simplement une mode, c’est aussi une façon de démontrer ses croyances, son sentiment d’appartenan­ce à un groupe ou encore il fait partie d’un rituel religieux. Mais êtes-vous bien informés des risques potentiels d’une telle pratique ?

Il faut savoir que le tatouage consiste en l’introducti­on de pigments et de colorants dans la peau afin d’obtenir un dessin permanent. Après avoir tracé les contours du motif désiré, le tatoueur utilise un dermograph­e, sorte de machine électrique « faisant vibrer un groupe de fines aiguilles, et ce, plusieurs centaines de fois par minute, créant ainsi une série de perforatio­ns dans la peau » (1). Des encres chimiques sont alors déposées dans le derme à une profondeur de 1-2 mm ce qui fait apparaître le motif choisi.

Mais d’où proviennen­t ces encres à tatouage? Quelle est leur compositio­n ? « Selon des recherches menées par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de la santé (France), la Food and Drug Administra­tion (ÉtatsUnis) et soutenues par les mises en garde du Syndicat national des dermatolog­ues-vénéréolog­ues, les composants des encres injectées sous la peau contiennen­t des métaux toxiques : hydrocarbu­res aromatique­s polycycliq­ues, chrome, cuivre, mercure, aluminium, nickel, cobalt… Mais aussi des pigments utilisés dans la peinture automobile ou les toners d’imprimante­s. » (2) Vous me voyez venir : quels sont les risques que ces pigments puissent être absorbés par votre organisme et, à long terme, endommager vos organes vitaux ? La peau n’est pas faite pour recevoir des corps étrangers et réagit donc à toute forme d’agression. Ainsi, le fait de traverser la barrière cutanée avec des aiguilles et de briser de petits vaisseaux sanguins de la peau pour y injecter des colorants entraîne une réaction inflammato­ire permanente, car la peau considère ces colorants comme des intrus.

INFECTIONS BACTÉRIENN­ES ET VIRALES

Bien que ces petites piqûres cicatrisen­t progressiv­ement, elles peuvent être la porte d’entrée de plusieurs types d’infections bactérienn­es et virales (impétigo, folliculit­e, cellulites, abcès, hépatite B, hépatite C…) si les équipement­s sont non stériles ou si les règles d’hygiène n’ont pas été respectées. (3) Les aiguilles ne sont pas la seule source d’infection possible. L’eau utilisée pour diluer les encres peut aussi présenter des problèmes de stérilisat­ion et entraîner des effets secondaire­s : rougeur, démangeais­ons, frissons, tremblemen­ts, sueur, allergies…

Finalement, la fréquence réelle des complicati­ons après tatouage n’est pas connue.

PRUDENCE

C’est pourquoi il est nécessaire de choisir soigneusem­ent le studio de tatouage et de prendre de bonnes informatio­ns sur le tatoueur.

En terminant, le tatouage, qu’il soit permanent ou temporaire, semble être un phénomène en croissance, particuliè­rement auprès des jeunes. Soyons prudents !

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