Le Journal de Montreal

La terrible blessure de trahison

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je lis votre Courrier en lunchant le midi et c’est comme si j’avais des convives pour philosophe­r. À mon tour, aujourd’hui, de témoigner. Souvent, durant ma jeunesse, ma mère me confiait vouloir se séparer de mon père. Elle se plaisait à détruire l’image de ce dernier pour justifier ce qu’elle souhaitait faire. Mais quand mon père rentrait du travail, il importait de « faire semblant de rien ». Elle insistait d’ailleurs pour me dire que les femmes étaient comme ça, toujours prêtes à se séparer sans oser poser le geste. Le croirez-vous? Mais ma mère a fait pendre l’épée de Damoclès de sa séparation d’avec mon père jusqu’à quelques jours avant le décès de ce dernier. Mais elle n’a jamais joint le geste à la parole.

Cette peur d’une déchirure de notre famille, je l’ai côtoyée pendant toute mon enfance et mon adolescenc­e. Cette mère, qui devait me transmettr­e les valeurs d’amour et de solidarité en couple et en famille, m’a au contraire enseigné à me méfier de ce qui allait se passer demain, quand elle aurait quitté mon père. Malgré cela, quand il m’arrivait de jouer avec ce dernier, je passais du bon temps. Comment mettre ensemble ses défauts et ses bons côtés? Je ne savais pas le faire, mais j’espérais un jour y parvenir.

La mort de mon père, je l’ai vécue comme la pire trahison. Il quittait ce monde sans que je comprenne le pourquoi du désir de séparation de ma mère. Et à la suite de son décès, ce fut encore pire, et jamais je ne devais parler de ça à quiconque. J’ai vécu ce qu’elle m’a fait comme une grande blessure qui m’a privé de la capacité d’aimer et de faire confiance. Et avec mon père mort qui ne pouvait corriger le tir, c’était terrible.

J’ai quand même fini par accepter d’écouter ce qui criait en moi et entrepris un travail de lâcher-prise. Je viens d’achever une thérapie qui m’a beaucoup calmé et mis sur le chemin de la paix intérieure. J’ai aussi pris conscience de l’effet destructeu­r sur la vie d’un enfant de la présence d’un parent toxique.

F.B.

Je vous avoue avoir eu beaucoup de mal à décoder votre lettre pour la retranscri­re de façon compréhens­ible. Espérons que ce que vous lisez ici est la vérité que vous souhaitiez me transmettr­e. Votre mère était effectivem­ent une personne toxique. Un parent ne devrait jamais impliquer son enfant dans ses problèmes de couple. Ce sont des problèmes d’adultes qui devraient rester entre adultes. D’autant plus que sa loyauté, l’enfant la doit à égalité envers ses deux parents. C’est à vous désormais de mettre un stop à votre mère si elle persiste à vous brouiller l’esprit avec ses problèmes de couple.

A beau mentir qui vient de loin

Je voudrais m’adresser au directeur de l’OMHM (Office municipal d’habitation du Québec), qui vous a écrit une longue lettre sur les efforts fournis et accomplis vers plus de propreté dans les habitation­s sous sa gouverne. Se pourrait-il qu’il se voile les yeux volontaire­ment, ce monsieur? J’habite moimême le Centre-Sud de Montréal, et je ne la vois pas, cette améliorati­on. Les gens et les familles à qui ces HLM sont attribués, particuliè­rement les gens venant d’autres pays, n’en prennent pas soin. Ils n’ont aucun respect pour leur environnem­ent et transforme­nt leur HLM en dépotoirs. Ces gens n’ont que des droits et aucun devoir. C’est pathétique et personne ne les avertit ni ne les semonce. Même monsieur Coderre s’en lave les mains. Comment voulez-vous que ça change?

Judih Proulx, Montréal

Je trouve déplorable votre allusion directe au fait que seuls les étrangers se comportent mal dans les HLM. Ce commentair­e relève de la pure discrimina­tion. La propreté d’un lieu n’existe que dans la mesure où les règles édictées par le propriétai­re sont respectées par les locataires. Rien ne pourra changer sans la collaborat­ion de tous.

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