Le Journal de Montreal

Ross Grimsley renoue avec Montréal

Il a été l’unique lanceur des Expos à connaître une saison de 20 victoires

- Pierre Durocher PDurocherJ­DM pierre.durocher @quebecorme­dia.com

Ross Grimsley n’avait pas mis les pieds à Montréal depuis son départ des Expos en 1980 lorsqu’il a passé la fin de semaine à l’Internatio­nal des collection­neurs, au Centre Pierre-Charbonnea­u.

Grimsley, le seul lanceur de l’histoire des Expos à avoir connu une saison de 20 victoires, a répondu à l’invitation de Perry Giannias, un grand amateur de baseball qui a créé la Fondation Kat D DIPG à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Il a eu la douleur de perdre sa nièce Catherine, âgée de 5 ans, des suites d’une tumeur au cerveau, et il recueille depuis des fonds pour la recherche.

Pendant deux jours, Grimsley a signé des autographe­s au kiosque mis sur pied par Giannias. Il était accompagné samedi de l’ancien joueur de deuxième but Rodney Scott, reconnu pour sa rapidité sur les sentiers.

« Je garde d’excellents souvenirs de mon séjour avec les Expos à la fin des années 1970, a commencé par dire Grimsley », qui a participé au match des étoiles en 1978.

« J’ai eu beaucoup de succès avec les Reds et avec les Orioles, mais c’est à Montréal que j’ai connu mon unique saison de 20 victoires.

« Je suis fier d’être le seul lanceur de l’histoire de la concession à avoir atteint ce plateau, surtout lorsque je pense à la qualité des artilleurs qui ont porté les couleurs des Expos », a ajouté l’homme de 67 ans qui a travaillé comme instructeu­r des lanceurs dans l’organisati­on des Giants de San Francisco pendant 16 ans, jusqu’en 2014.

MERCI À TONY PEREZ

Grimsley, un artilleur gaucher mis sous contrat par les Expos à titre de joueur autonome, avait dû patienter au 162e et dernier match de 1978 avant de savourer sa 20e victoire.

Sa famille s’était déplacée à St. Louis pour l’encourager et Grimsley avait oeuvré au monticule durant neuf manches pour mener les Expos vers un gain de 5 à 1 face aux Cardinals. Il s’agissait de sa 19e partie complète de la saison.

« Parce que la rencontre n’avait plus d’importance au classement, Tony Perez n’avait pas l’intention d’y participer, a relaté Grimsley. Je pense que Tony était sorti un peu trop tard le samedi soir !

« Je l’avais imploré de changer d’idée et il avait finalement accepté de jouer. Même si Perez n’était pas au sommet de sa forme pour cette rencontre disputée en après-midi, il avait frappé cinq coups sûrs, produisant deux de nos quatre points en neuvième manche. Je n’ai jamais oublié ça. »

Grimsley affichait un large sourire en racontant cette anecdote.

CHANGEMENT DE VITESSE EFFICACE

« J’ai adoré jouer pour les Expos, a-t-il dit. On misait sur une équipe fort talentueus­e avec les jeunes Gary Carter, Andre Dawson, Warren Cromartie, Ellis Valentine et compagnie. J’avais un parfait contrôle de mes lancers, en 1978. Je déjouais les frappeurs avec mon changement de vitesse déroutant. Gary [Carter] me donnait le feu vert pour sélectionn­er les tirs que je désirais effectuer, tellement j’étais en confiance au monticule.

« Ça s’est malheureus­ement gâté par la suite. Mon contrôle s’est mis à faire défaut en 1979. J’aurais souhaité être plus efficace au monticule dans le but d’aider les Expos à terminer au premier rang devant les Pirates. On m’a échangé aux Indians en juillet 1980. Deux ans plus tard, j’annonçais ma retraite. » Grimsley, qui réside à Baltimore, a connu de grosses saisons avec les Reds et les Orioles avant son arrivée chez les Expos.

« Je pense avoir été à mon mieux en 1974, quand j’ai remporté 18 victoires avec les Orioles, en affichant une moyenne de points mérités de 3,07, a-t-il précisé. On avait un très bon club, mais on s’était inclinés contre Oakland dans les séries, l’équipe contre laquelle j’avais remporté deux victoires lors de la Série mondiale de 1972 avec les Reds. »

Grimsley a présenté une fiche de 124 victoires et 99 défaites avec 79 matchs complets en 11 saisons dans les ligues majeures.

« C’était l’époque où il fallait essayer de compléter nos matchs, où il fallait parfois lancer avec seulement trois jours de repos. Les temps ont bien changé. »

À L’AISE AU STADE OLYMPIQUE

Grimsley garde de très bons souvenirs du Stade olympique et il était heureux de le visiter samedi.

« Je ne l’avais jamais vu avec le toit en place. C’était un bon endroit pour les lanceurs, a-t-il dit. J’aimais lancer quand il faisait froid. Il est toutefois évident que Montréal devra construire un vrai stade de baseball si on veut faire revivre les Expos. Ça serait génial si Montréal pouvait retrouver son équipe de baseball majeur, car je me souviens très bien des belles foules qui venaient nous encourager à l’époque. »

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PHOTO PIERRE DUROCHER Ross Grimsley a revu son ex-coéquipier des Expos Rodney Scott, à l’occasion de l’Internatio­nal des collection­neurs.
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