Le Journal de Montreal

GUY OUELLETTE ARRETE (MAIS POURQUOI ?)

Les rumeurs les plus folles circulaien­t hier alors que l’UPAC n’avait toujours pas dévoilé la raison de cette arrestatio­n qui a créé une onde de choc à l’Assemblée nationale.

- Annabelle Blais ABlaisJDM

L’UPAC a arrêté et perquisiti­onné le député libéral Guy Ouellette. En soirée, aucune accusation n’avait toutefois été déposée contre lui, ajoutant à la surprise et la consternat­ion des députés.

Même s’il est pour le moins rarissime qu’un député en fonction se fasse arrêter, l’Unité permanente anticorrup­tion a été avare de commentair­es.

La porte-parole Anne-Frédérick Laurence a simplement confirmé qu’une arrestatio­n a été effectuée en refusant d’en identifier la personne visée ainsi que les motifs pour lesquels on procédait à celle-ci.

Vers 21h30, les policiers ont même entamé une perquisiti­on au condo de M. Ouellette, à Québec.

UN ANCIEN DE LA SQ

Guy Ouellette est député de Chomedey à Laval depuis 2007. Il a également fait carrière à Sûreté du Québec où il a fait sa marque en tant qu’enquêteur vedette spécialisé dans la lutte aux motards.

Pourquoi a-t-il été arrêté ? Officielle­ment, l’UPAC a refusé d’établir un lien entre cette arrestatio­n et les fuites d’informatio­ns concernant l’enquête Mâchurer.

Elle a néanmoins choisi d’appréhende­r le député le jour même où elle a perquisiti­onné la résidence d’un policier et d’un ex-policier en lien avec ces mêmes fuites.

Richard Despaties, et Stéphane Bonhomme ont reçu une visite des policiers hier matin à leur domicile sur la Rive-Sud de Montréal. Ils sont soupçonnés d’infraction­s d’abus de confiance et d’entrave à la justice.

Selon nos sources, ces perquisiti­ons sont reliées aux informatio­ns que notre Bureau d’enquête a révélées au printemps concernant l’enquête Mâchurer sur Jean Charest et le collecteur de fonds Marc Bibeau.

Ancien enquêteur à l’UPAC, M. Despaties avait été congédié en octobre 2016, car il avait encouragé une personne à dénoncer des irrégulari­tés dans les médias, selon ce qu’avait rapporté La Presse à l’époque.

LE « BANDIT »

En mai dernier, Robert Lafrenière avait déclaré devant Guy Ouellette, qui présidait une commission parlementa­ire, qu’il souhaitait « ardemment » trouver le « bandit » qui était à l’origine de la fuite médiatique entourant l’enquête Mâchurer.

Une enquête administra­tive, pilotée par deux policiers retraités, avait été instituée.

M. Ouellette et le grand patron l’UPAC Robert Lafrenière sont, selon plusieurs sources, comme chien et chat. Le député a déjà été interrogé par l’UPAC, dans le cadre de l’enquête Mâchurer (voir autre texte).

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PHOTO D’ARCHIVES Il était bien connu à Québec qu’il ne fallait pas inviter au même party le directeur de l’UPAC Robert Lafrenière (à gauche) et le député Guy Ouellette.
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