Le Journal de Montreal

Et ne manquez pas les textes dans les pages

- Denis Poissant Directeur des sports

Dans le cadre de son centenaire, la Ligue nationale de hockey a présenté les 100 meilleurs joueurs de son histoire, une belle initiative qui nous a permis de voir des légendes comme Bobby Orr, Wayne Gretzky, Guy Lafleur et Mario Lemieux réunies pour une grande fête du hockey à Los Angeles.

Qui est le numéro un ? Gretzky sans l’ombre d’un doute, on s’entend là-dessus. Mais qui est le numéro deux ? Gordie Howe, Lemieux, Orr ou le « Rocket » ? Hum… la discussion est ouverte. La LNH a choisi de ne pas les numéroter de 1 à 100. On peut comprendre. Les choix sont déchirants.

Au Journal, on a opté pour la voie plus difficile. Dans le livre Les 100

meilleurs joueurs du

Canadien que nous avons lancé hier soir pour marquer le centenaire à notre façon, Marc de Foy, Pierre Durocher, Yvon Pedneault, Réjean Tremblay, André Cyr et moi avons établi un classement.

Celui-ci n’est pas juste basé sur des statistiqu­es.

L’approche est avant tout émotive. Quels sont les joueurs qui ont le plus fait vibrer les Québécois au Forum et au Centre Bell ? Lesquels ont marqué notre imaginaire, même si leur passage à Montréal fut bref, mais mémorable ?

Cette approche, à titre d’exemple, a permis à Pierre Turgeon de figurer au 82e rang de notre liste.

Avant d’en arriver à un consensus, nous avons débattu de ces choix. Et nous vous invitons à le faire également, c’est la beauté de l’exercice. Le sport, ça permet de s’obstiner sans que ça dégénère…

REPLONGER EN ENFANCE

Avec ce livre, nous avons voulu replonger en enfance. Au temps de la gomme balloune dans les paquets de cartes de hockey et des chicanes de cour d’école, au temps des idoles, un temps où on prenait ça à coeur, le Canadien.

C’était bien avant toutes les savantes analyses sur la compositio­n du quatrième trio.

Cette fibre partisane s’effrite

avec le temps et c’est bien normal, surtout pour nous journalist­es sportifs devant garder une distance critique pour analyser les performanc­es des athlètes.

Mais à l’enfance, les passions se déchaînent. Et la défaite fait encore plus mal quand elle se faufile sournoisem­ent après une série de coupes Stanley.

Oui, chers lecteurs, les temps ont bien changé… Le début de saison catastroph­ique de l’équipe en est la preuve, et ça prendra beaucoup plus qu’une victoire contre les Panthers pour calmer la grogne en ville.

QUI D’AUTRE QUE LE « ROCKET » ?

Doté d’une mémoire unique et possédant d’importante­s archives personnell­es, Marc a écrit le résumé de la carrière des 100 meilleurs joueurs. Ses vastes connaissan­ces sur l’histoire de l’équipe nous ont aussi permis de mieux saisir l’impact qu’ont pu avoir tous ces anciens joueurs que personne n’a vus évoluer, mais dont nous devons tenir compte dans ce classement.

Et nos journalist­es et chroniqueu­rs confient ce que quelques-uns de ces joueurs représenta­ient à leurs yeux, racontant une époque où ces joueurs les ont marqués, comme partisan ou jeune journalist­e.

Réjean, lui, a vécu les années du « Rocket » comme ti-gars au Saguenay avant l’arrivée de la télévision et nous raconte comment cet homme exceptionn­el, le numéro un de notre classement, a transformé le Québec.

« Maurice Richard, on devait l’inventer avec notre imaginatio­n, dit-il. Il patinait à la vitesse du vent, il avait des yeux méchants quand il se fâchait, et son lancer du revers était le plus meurtrier au monde. »

CHANDAIL EN LAINE PIQUANT E

Marc, dans sa jeunesse, n’en avait que pour Jean Béliveau.

« Sur patins comme en bottines, quand je jouais au hockey avec mon bâton payé 99 cents au magasin de fer Lambert, sur la rue SaintHuber­t, je portais fièrement le chandail numéro 4 du Canadien en grosse laine piquante avec col roulé, écrit-il. Je l’avais reçu d’un cousin à qui il ne faisait plus. C’était comme ça dans le temps. Les patins à tuyaux et les équipement­s de hockey faisaient le tour des nombreux garçons de la famille. »

Vingt ans et des poussières plus tard, Chris Nilan a marqué l’enfance de Jonathan Bernier, qui l’imitait avec ses poings sur le terrain de l’école Saint-Benoît, à Granby.

« On ne stoolait pas, à l’époque, relate-t-il. On n’avait pas besoin des surveillan­ts pour régler nos conflits et on n’allait pas leur pleurniche­r dans les oreilles quand on mangeait une volée. On ravalait notre orgueil et on essayait de se reprendre le lendemain. »

D’ AUTRES EX TRAITS SAMEDI

Je vous invite à lire d’autres extraits de ce livre magnifique­ment illustré que nous publierons dans notre édition de samedi.

Un livre pour revivre les temps forts des plus grands joueurs de l’équipe, ceux qui ont su entretenir la ferveur de génération­s de partisans depuis plus de 100 ans.

Au fait, Alex Galchenyuk occupe le 91e rang… À ses meilleurs moments depuis le début de sa carrière, l’énigmatiqu­e attaquant a fait bondir les amateurs de leur siège. S’il jouait 10 ou 15 autres années, mais toujours à plein régime, il aurait le potentiel d’un top 30, peut-être même d’un top 20. Mais en a-t-il l’étoffe et la carapace ?

Le débat est lancé.

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