Des propos déplacés, dit une juge retraitée
Les propos du juge Jean-Paul Braun sur le consentement et le surpoids d’une victime d’agression sexuelle sont totalement déplacés, et encore plus en 2017, s’indigne une ex-juge.
« On doit tous se sentir interpellés par ce propos, a commenté la juge à la retraite Nicole Gibeault. Ce sont des propos déplacés qui n’auraient jamais dû être tenus, même il y a 30 ou 40 ans, et encore moins en 2017. »
Le bâtonnier du Québec, Paul-Matthieu Grondin, a également déploré les propos du juge Jean-Paul Braun, via Twitter.
« Nous avons une magistrature de la plus haute qualité. Mais ces propos sont tout simplement déplorables, a-t-il écrit. Ils n’ont pas leur place, surtout pas dans le système de justice. »
Les propos du juge Braun ont été faits lors du procès d’agression sexuelle d’un chauffeur de taxi sur une adolescente de 17 ans.
MALAISE
La juge retraitée Nicole Gibeault affirme avoir un « gros malaise » avec ces commentaires. Elle tient également à souligner le travail de la procureure à la Couronne Amélie Rivard dans le dossier.
« Elle n’a jamais fléchi, elle est restée très polie, mais elle a tenu son bout, a commenté l’ancienne magistrate. Je salue sa ténacité. »
La Cour du Québec n’a pas souhaité commenter l’affaire.
« En effet, à la suite de la plainte annoncée par la ministre de la Justice, il appartient au Conseil de la magistrature du Québec de décider si une faute déontologique a été commise », a expliqué la juge en chef de la Cour du Québec Lucie Rondeau, par voie de communiqué.
Le Conseil de la magistrature n’a pas commenté, tout comme le juge Braun.