Le Journal de Montreal

Il avait déjà rencontré l’UPAC

- ALEXANDRE ROBILLARD

Le député Guy Ouellette, arrêté hier, avait déjà rencontré les enquêteurs de l’UPAC à deux reprises afin d’expliquer pourquoi il souhaitait attirer des firmes de génie à ses activités de financemen­t.

Lors d’un premier interrogat­oire, le 5 juin 2014, M. Ouellette s’était contredit en affirmant d’abord qu’il ne voulait pas que « des entreprene­urs, des ingénieurs ou des architecte­s soient à mes activités », indiquent les notes manuscrite­s de deux policiers de l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC).

« Mes activités de financemen­t n’étaient pas populaires auprès de ces gens-là, à cause de mon statut d’ancienne police et mon intégrité », indiquent ces documents de l’enquête Mâchurer, consultés par le Bureau d’enquête.

BOULET RÉCLAMÉE

Durant l’interrogat­oire, où il était accompagné par son avocat, M. Ouellette a ensuite été mis devant un courriel où il réclamait la présence de la ministre des Transports, Julie Boulet, à une de ses activités de financemen­t prévue en septembre 2007.

« La présence de Mme Boulet en plus des deux ministres déjà annoncés pourrait faire doubler mon objectif de financemen­t, principale­ment au sein des firmes d’ingénieurs qui seraient plus réceptives à discuter avec Mme Boulet », écrivait-il en août 2007 à la responsabl­e libérale du financemen­t, Violette Trépanier.

Aux policiers qui l’interrogea­ient sur cette apparente contradict­ion, M. Ouellette a répliqué que « c’est votre opinion que je suis moins blanc que blanc ».

Le député, qui a été policier à la Sûreté du Québec de 1969 à 2001, a toutefois été incapable de dire pourquoi dans son courriel il invitait Mme Boulet à son événement, qui a finalement été annulé. « Je n’ai pas d’explicatio­n à vous donner, pourquoi c’est là », avait-il dit.

Selon les notes des policiers, M. Ouellette a plaidé qu’il était élu depuis peu à ce moment et ajouté qu’il n’a « jamais été question de contourner les lois ».

DEUXIÈME RENCONTRE

Six jours plus tard, 11 juin 2014, lors d’une deuxième rencontre avec l’UPAC, M. Ouellette a soutenu qu’il n’avait que transmis à Mme Trépanier une demande du responsabl­e de l’activité de financemen­t, Paul Vaillancou­rt. « Ce ne sont pas mes paroles dans ce courriel », a-t-il dit aux enquêteurs.

Le 25 juin 2014, confrontée au courriel de M. Ouellette alors qu’elle témoignait devant la Commission Charbonnea­u, Mme Trépanier a donné la même version que le député. Le Parti libéral du Québec avait révélé, le 13 juin 2014, que M. Ouellette avait rencontré l’UPAC à deux occasions, sans donner de détails.

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