Il avait déjà rencontré l’UPAC
Le député Guy Ouellette, arrêté hier, avait déjà rencontré les enquêteurs de l’UPAC à deux reprises afin d’expliquer pourquoi il souhaitait attirer des firmes de génie à ses activités de financement.
Lors d’un premier interrogatoire, le 5 juin 2014, M. Ouellette s’était contredit en affirmant d’abord qu’il ne voulait pas que « des entrepreneurs, des ingénieurs ou des architectes soient à mes activités », indiquent les notes manuscrites de deux policiers de l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
« Mes activités de financement n’étaient pas populaires auprès de ces gens-là, à cause de mon statut d’ancienne police et mon intégrité », indiquent ces documents de l’enquête Mâchurer, consultés par le Bureau d’enquête.
BOULET RÉCLAMÉE
Durant l’interrogatoire, où il était accompagné par son avocat, M. Ouellette a ensuite été mis devant un courriel où il réclamait la présence de la ministre des Transports, Julie Boulet, à une de ses activités de financement prévue en septembre 2007.
« La présence de Mme Boulet en plus des deux ministres déjà annoncés pourrait faire doubler mon objectif de financement, principalement au sein des firmes d’ingénieurs qui seraient plus réceptives à discuter avec Mme Boulet », écrivait-il en août 2007 à la responsable libérale du financement, Violette Trépanier.
Aux policiers qui l’interrogeaient sur cette apparente contradiction, M. Ouellette a répliqué que « c’est votre opinion que je suis moins blanc que blanc ».
Le député, qui a été policier à la Sûreté du Québec de 1969 à 2001, a toutefois été incapable de dire pourquoi dans son courriel il invitait Mme Boulet à son événement, qui a finalement été annulé. « Je n’ai pas d’explication à vous donner, pourquoi c’est là », avait-il dit.
Selon les notes des policiers, M. Ouellette a plaidé qu’il était élu depuis peu à ce moment et ajouté qu’il n’a « jamais été question de contourner les lois ».
DEUXIÈME RENCONTRE
Six jours plus tard, 11 juin 2014, lors d’une deuxième rencontre avec l’UPAC, M. Ouellette a soutenu qu’il n’avait que transmis à Mme Trépanier une demande du responsable de l’activité de financement, Paul Vaillancourt. « Ce ne sont pas mes paroles dans ce courriel », a-t-il dit aux enquêteurs.
Le 25 juin 2014, confrontée au courriel de M. Ouellette alors qu’elle témoignait devant la Commission Charbonneau, Mme Trépanier a donné la même version que le député. Le Parti libéral du Québec avait révélé, le 13 juin 2014, que M. Ouellette avait rencontré l’UPAC à deux occasions, sans donner de détails.