Les parents apaisés par le verdict du tueur du Maxi
L’assassin de Clémence Beaulieu-Patry a écopé de la prison à perpétuité hier
Les parents de l’employée du Maxi assassinée sur son lieu de travail espèrent avoir une « certaine paix » maintenant que le meurtrier a été condamné à la prison à vie.
« Dans 25 ans, si nous sommes toujours vivants, nous serons présents pour nous opposer à sa libération conditionnelle », ont lancé Nathalie Beaulieu et Luc Patry, hier, au palais de justice de Montréal.
Les parents de Clémence Beaulieu-Patry ont pris la parole une dernière fois, juste avant que Randy Tshilumba, 21 ans, soit condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération avant 25 ans.
Le drame est survenu le 10 avril 2016 dans une épicerie Maxi de la rue Papineau, à Montréal, où travaillait Clémence Beaulieu-Patry. Tshilumba s’était présenté sur place, muni de gants et d’un couteau de chasse.
Après s’être dirigé dans la section des vêtements, l’accusé a sorti son arme, et a poignardé sa victime à 14 reprises avant de prendre la fuite.
Tshilumba avait plaidé les troubles mentaux, en disant avoir cru que la victime et ses amies complotaient pour le tuer. Lorsqu’il a assassiné Clémence Beaulieu-Patry, il croyait qu’elle allait le tuer, avait-il témoigné.
Le jury ne l’a pas cru.
FOUS RIRES PERDUS
Dans une lettre poignante, ils ont rappelé tout l’amour qu’ils portaient à leur fille, une « partenaire idéale, si agréable, si expressive ».
« Nous voudrions tant entendre ta voix, voir ton sourire et tes fossettes, ont-ils dit. Nos fous rires nous manquent cruellement. La maison est si vide sans toi, Clémence d’amour. C’est comme si nous manquions de lumière, d’air et d’amour. »
La tante de Clémence Beaulieu-Patry a aussi pris la parole pour exprimer toute sa douleur depuis le drame.
« Je ne connaissais pas le mot haine, j’en saisis maintenant la vraie signification », a-t-elle dit.
DIGNITÉ DES PROCHES
Des amies de la victime se sont également adressées à la cour, chacune expliquant la douleur d’avoir perdu un être cher.
« Elles ont témoigné avec force, courage, tristesse », a commenté la juge Hélène Di Salvo en soulignant la dignité des proches de la victime tout au long du procès.
« Nous pouvons espérer que le verdict vous apporte une certaine paix », a ajouté le magistrat.
La juge a d’ailleurs refusé de recommander que Tshilumba soit détenu à l’Institut Philippe-Pinel. Ce sera aux Services correctionnels de décider, a-t-elle dit.
On ignore toujours si Philippe Larochelle et Sébastien Chartrand, avocats de la défense, porteront la cause en appel. Dans ce dossier, Catherine Perreault officiait pour la Couronne.