« Il y a encore beaucoup de choses à clarifier »
AGENCE QMI | Le premier ministre Justin Trudeau n’est pas du tout convaincu par les précisions de la ministre québécoise de la Justice quant à l’application de la loi sur la neutralité religieuse.
« Vous appelez ça des clarifications ? Je pense qu’on voit qu’il y a encore beaucoup de choses à clarifier dans ce projet de loi », a lancé le premier ministre canadien, hier, à son arrivée au caucus libéral.
La veille, la ministre Stéphanie Vallée avait essentiellement expliqué aux médias que la loi 62 demande à ceux qui offrent et ceux qui reçoivent des services de l’État de le faire à visage découvert, et ce, uniquement au moment de la prestation de services. Mme Vallée a insisté pour dire que cette exigence ne s’étendait pas à l’espace public.
Les détails de l’application de la loi, par exemple pour ce qui est d’une femme voilée qui monte dans l’autobus, sont toutefois demeurés complexes.
CONTESTATION
La semaine dernière, Justin Trudeau avait ouvert la porte à une contestation judiciaire de la loi québécoise, chose qu’il n’a toujours pas exclue hier. « On va faire nos devoirs, a-t-il répété. On va s’assurer qu’on est en train d’entreprendre les bonnes étapes par rapport à ça. »
Le premier ministre a réitéré « qu’un gouvernement ne devrait pas dire à une femme ce qu’elle doit ou ce qu’elle ne doit pas porter ».
La ministre de la Justice du Québec, Stéphanie Vallée, n’a pas tardé à répliquer aux propos du premier ministre.
« C’est son opinion, a-t-elle lancé. C’est tout. Oui, c’est le premier ministre canadien. Oui, le Québec a aussi le droit de légiférer sur des enjeux qui sont propres, qui sont les siens. Que M. Trudeau ne partage pas notre opinion, c’est son droit. »
Elle a ajouté qu’elle est « confiante » que la loi passera le test des tribunaux.