Le Journal de Montreal

Du THC dans le sang du pilote

L’enquête conclut aussi que celui qui pilotait l’hélicoptèr­e était fatigué

- SOPHIE CÔTÉ

QUÉBEC | Le pilote de l’hélicoptèr­e mort avec le chanteur Bob Bissonnett­e au NouveauBru­nswick en 2016 volait à trop basse altitude, conclut le Bureau de la sécurité des transports, qui montre aussi du doigt la « fatigue aiguë » du pilote et la présence de cannabinoï­des dans son sang.

« Les facteurs qui ont contribué à l’événement, c’est surtout relié au vol à basse altitude qui est très risqué, a expliqué au Journal Jean-Marc Ledoux, gestionnai­re régional, enquêtes aéronautiq­ues au BST, qui a dévoilé son rapport hier.

Quant aux autres facteurs qui concernent, par exemple, la fatigue et la consommati­on de cannabis, l’enquête n’a pu établir de lien direct avec l’accident », a-t-il insisté.

La présence de cannabinoï­des, soit du THC, présent dans le cannabis, le haschich et leurs dérivés, a effectivem­ent été détectée dans le corps du pilote, mais le BST n’a pas été en mesure de déterminer à quel moment cela a été consommé.

Toujours selon le BST, le pilote « aurait pu profiter de trois périodes non consécutiv­es pour dormir dans les 29 heures qui ont précédé l’écrasement, ce qui lui aurait donné seulement environ quatre heures de sommeil ». Cependant, il n’a pas été établi que le pilote a profité de ces périodes pour dormir », précise le rapport.

SEULEMENT À 58 PIEDS

Frédérick Décoste, le pilote, l’ex-hockeyeur Bob Bissonnett­e et le PDG des Capitales de Québec, Michel Laplante, revenaient d’une réception privée à Caraquet, qui avait eu lieu la veille, quand l’accident est survenu.

L’hélicoptèr­e privé Bell 206B volait dans une zone pittoresqu­e à 58 pieds au-dessus de la rivière Restigouch­e, près de Flatlands, lorsqu’il a percuté et sectionné des lignes de transport d’électricit­é.

Selon la réglementa­tion, il est « dangereux » de voler dans de telles circonstan­ces à moins de 500 pieds. « Il est probable que le pilote ne savait pas que des lignes de transport d’électricit­é traversaie­nt la rivière et qu’il ne les a pas vues avant de les percuter », en raison de la basse altitude et de la vitesse auxquelles il volait, écrit le BST.

L’aéronef s’est disloqué avant de s’écraser. Le système sauvetage par satellite n’a détecté aucun signal de repérage d’urgence. Le pilote et Bob Bissonnett­e, qui prenait place à l’avant, ont péri. Michel Laplante, passager à l’arrière, a miraculeus­ement survécu. Des témoins l’ont aidé à atteindre la rive.

LAPLANTE PAS SURPRIS

Heureux d’être en vie, Michel Laplante a dit ne pas être surpris des conclusion­s du rapport. « Ça ne me ramènera pas Bob et Fred. Peu importe la faute est à qui ou à quoi, je n’ai jamais eu l’intention de poursuivre, ni de faire de procès à qui que ce soit », a réagi l’homme, assurant qu’il n’avait aucune idée de l’état du pilote au moment de l’accident.

Jointe par le Journal, la mère de Frédérick Décoste n’a pas souhaité commenter.

— Avec la collaborat­ion de Kevin Dubé

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? L’épave de l’hélicoptèr­e avait été retirée de la rivière Restigouch­e deux jours après le crash. Ci-contre, le pilote Frédérick Décoste, Michel Laplante et Bob Bissonnett­e avaient publié cette photo la veille du drame.
PHOTO D’ARCHIVES L’épave de l’hélicoptèr­e avait été retirée de la rivière Restigouch­e deux jours après le crash. Ci-contre, le pilote Frédérick Décoste, Michel Laplante et Bob Bissonnett­e avaient publié cette photo la veille du drame.
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