Un ancien frère mariste devra prier en prison
L’ancien frère mariste Daniel Cournoyer a pris le chemin de la prison pour 15 mois alors qu’il a été reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement un adolescent de 16 ans entre 10 et 15 fois en 1979.
La victime, dont on doit taire le nom, s’est dite soulagée de pouvoir enfin tourner la page. Il a été agressé une centaine de fois par le frère Réjean Trudel, qui est décédé quelques jours après avoir été déclaré coupable. Il a également été agressé entre 10 et 15 fois par le frère Daniel Cournoyer, 71 ans, qui a reçu sa peine hier matin au palais de justice de Saint-Hyacinthe.
« L’autre (Réjean Trudel) a eu sa sentence éternelle. Cournoyer, peu importe sa sentence, ça m’importe peu. Justice est rendue et c’est ça qui compte », a dit l’homme de 54 ans à la sortie de la salle de cour.
La victime a vécu presque deux ans au Patro Lokal de Saint-Hyacinthe, un centre d’hébergement servant de famille d’accueil à de jeunes garçons âgés de 14 à 18 ans de milieux défavorisés en difficulté. Après avoir été agressé par Trudel, il s’était rapproché de Daniel Cournoyer qui lui semblait moins autoritaire et plus amical. Il pensait que son cauchemar était terminé.
MÊME CHAMBRE
Tout a commencé à Trois-Rivières pendant un week-end de prières. Le soir venu, l’accusé a appris qu’il était jumelé avec le frère dans la même chambre. Lorsque Cournoyer l’a invité à s’étendre sur son lit, la victime s’est doutée de ce qui s’en venait.
Les gestes seront répétés entre 10 et 15 fois par la suite au Patro Lokal dans la chambre à coucher de la victime et de l’accusé. « Il est difficile pour lui de dire aujourd’hui comment il se sentait à l’époque, mais il sait que sa priorité était de ne pas quitter le Patro pour retourner dans un centre d’accueil », a dit le juge Marc-Nicolas Foucault.
Après ces cinq longues années de dénonciations et de processus judiciaire, la victime est prête à tourner la page. « Aujourd’hui, je veux à mon tour aider d’autres victimes d’agressions sexuelles. Je veux les accompagner dans toutes les étapes, dont le processus judiciaire. C’est long, mais il faut dénoncer », a expliqué la victime.
Le juge Marc-Nicolas Foucault a mentionné que la peine de 15 mois pouvait paraître minime pour la victime, mais que vu l’âge de 71 ans de l’accusé et l’absence d’antécédents criminels, elle était correcte sans toutefois être sévère.