Le Journal de Montreal

Fillettes impliquées dans des scènes d’échangisme

- KATHLEEN FRENETTE La juge Johanne Roy rendra sa décision le 15 décembre.

QUÉBEC | Un ancien couple, adepte d’échangisme, qui a poussé l’horreur jusqu’à impliquer deux fillettes dans ses ébats sexuels, risque d’être condamné à une peine qui pourrait varier de 30 mois à 8 ans d’emprisonne­ment.

Été 2014, quartier Neufchâtel. Un couple de Québec en invite un autre de Saint-Lin–Laurentide­s. Le but de la rencontre : pratiquer l’échangisme.

Dans la chambre, quatre adultes nus puis deux fillettes de 7 et 10 ans, désignées, manipulées puis dénudées. Le père de l’une d’elles, Yan (prénom fictif), est invité « à faire le guet » sur le pas de la porte. La raison : d’autres enfants se trouvent dans l’appartemen­t.

INSTIGATRI­CE

Sachant que sa fille biologique se trouve à cet instant entre les mains de trois adultes assoiffés de sexualité atypique, il laisse faire et laisse passer. « Je n’ai peut-être pas la morale à la bonne place », a d’ailleurs dit Yan, interrogé par son avocat, Me Jérôme Sébastien Tremblay.

Selon les rapports rédigés, l’homme de 34 ans a accepté de « livrer sa fille en pâture » pour « faire plaisir à sa conjointe », réelle instigatri­ce de cette sexualité déviante, pour ne pas « qu’elle boude et qu’elle me laisse », a-t-on appris.

Dans la boîte des accusés, à ses côtés, Josée, 24 ans, a le visage fermé, le regard froid. Selon les spécialist­es qui ont étudié le dossier, c’est elle le cerveau de ce fantasme machiavéli­que qui a poussé la perversion jusqu’à toucher les fillettes et leur demander de « se toucher entre elles ».

RECHERCHES SUR LE WEB

Josée, qualifiée de « grande manipulatr­ice » par les experts, a, au surplus, fait des « recherches sur internet pour savoir comment amener une enfant à passer à l’acte et comment, surtout, lui faire garder le secret », a précisé la procureure au dossier, Me Valérie Lahaie, qui réclame une peine variant de six à huit ans.

« Il ne faut pas oublier que dès le début des rapports concernant ma cliente, on mentionne qu’elle est enfant unique et qu’elle a grandi dans un milieu dysfonctio­nnel », a plaidé l’avocate de Josée, Me Geneviève Bertrand. Tout comme ses propres victimes, Josée a été agressée à l’âge de cinq ans.

« Oui, ma cliente est détachée de ses émotions, mais les experts ont souligné son ouverture à l’aide et sa capacité d’introspect­ion qui démontre qu’elle a des possibilit­és même si elle part de loin », a-t-elle dit en terminant.

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