Fillettes impliquées dans des scènes d’échangisme
QUÉBEC | Un ancien couple, adepte d’échangisme, qui a poussé l’horreur jusqu’à impliquer deux fillettes dans ses ébats sexuels, risque d’être condamné à une peine qui pourrait varier de 30 mois à 8 ans d’emprisonnement.
Été 2014, quartier Neufchâtel. Un couple de Québec en invite un autre de Saint-Lin–Laurentides. Le but de la rencontre : pratiquer l’échangisme.
Dans la chambre, quatre adultes nus puis deux fillettes de 7 et 10 ans, désignées, manipulées puis dénudées. Le père de l’une d’elles, Yan (prénom fictif), est invité « à faire le guet » sur le pas de la porte. La raison : d’autres enfants se trouvent dans l’appartement.
INSTIGATRICE
Sachant que sa fille biologique se trouve à cet instant entre les mains de trois adultes assoiffés de sexualité atypique, il laisse faire et laisse passer. « Je n’ai peut-être pas la morale à la bonne place », a d’ailleurs dit Yan, interrogé par son avocat, Me Jérôme Sébastien Tremblay.
Selon les rapports rédigés, l’homme de 34 ans a accepté de « livrer sa fille en pâture » pour « faire plaisir à sa conjointe », réelle instigatrice de cette sexualité déviante, pour ne pas « qu’elle boude et qu’elle me laisse », a-t-on appris.
Dans la boîte des accusés, à ses côtés, Josée, 24 ans, a le visage fermé, le regard froid. Selon les spécialistes qui ont étudié le dossier, c’est elle le cerveau de ce fantasme machiavélique qui a poussé la perversion jusqu’à toucher les fillettes et leur demander de « se toucher entre elles ».
RECHERCHES SUR LE WEB
Josée, qualifiée de « grande manipulatrice » par les experts, a, au surplus, fait des « recherches sur internet pour savoir comment amener une enfant à passer à l’acte et comment, surtout, lui faire garder le secret », a précisé la procureure au dossier, Me Valérie Lahaie, qui réclame une peine variant de six à huit ans.
« Il ne faut pas oublier que dès le début des rapports concernant ma cliente, on mentionne qu’elle est enfant unique et qu’elle a grandi dans un milieu dysfonctionnel », a plaidé l’avocate de Josée, Me Geneviève Bertrand. Tout comme ses propres victimes, Josée a été agressée à l’âge de cinq ans.
« Oui, ma cliente est détachée de ses émotions, mais les experts ont souligné son ouverture à l’aide et sa capacité d’introspection qui démontre qu’elle a des possibilités même si elle part de loin », a-t-elle dit en terminant.