Le Journal de Montreal

Taillefer et evenko intéressés à acheter l’empire de Rozon

RBC n’a toujours pas fait connaître les conditions de vente du groupe en déroute

- PHILIPPE ORFALI

Chacun de leur côté, evenko, l’homme d’affaires Alexandre Taillefer et ComediHa! sont activement à la recherche de partenaire­s pour s’emparer du groupe Juste pour rire. En attendant que Gilbert Rozon pose ses conditions pour la vente de son empire en déroute, ils solliciten­t le soutien d’investisse­urs potentiels.

Le fonds d’investisse­ment Mishmash, détenu en majorité par Alexandre Taillefer, et le géant québécois du monde du spectacle evenko sont en pourparler­s avec des investisse­urs potentiels, a confirmé l’un des fonds d’investisse­ment impliqués dans les négociatio­ns, sous le couvert de l’anonymat.

ComediHa! de Québec a déjà fait savoir qu’elle est dans la course. L’entreprise a elle aussi entrepris des démarches auprès d’institutio­ns financière­s.

« Il s’agit pour l’instant de discussion­s informelle­s », préliminai­res, puisque RBC Marchés des capitaux, chargé par Gilbert Rozon de gérer la vente de ses actions, n’a toujours pas fait connaître les conditions de ce dernier.

TOUT OU RIEN

« Tout dépendra des conditions imposées par Rozon pour vendre », ajoute la source. « La question que tout le monde se pose, c’est si on parle de la vente de 100 % des actions, ou seulement celles détenues par Rozon. »

La plupart des acheteurs potentiels voudraient obtenir la totalité des actions, dont certaines seraient actuelleme­nt détenues par d’autres membres de la famille Rozon, notamment. La somme exigée sera évidemment l’autre élément déterminan­t.

Alexandre Taillefer n’a pas souhaité répondre aux questions du Journal. Evenko n’a pas donné suite à notre demande.

VENDU À L’ÉTRANGER ?

Chose certaine, on cherche dans les cercles financiers montréalai­s à éviter que Juste pour rire, fondé en 1983 à Montréal et aujourd’hui présent dans 150 pays grâce à ses festivals et ses émissions télévisées, ne soit vendu à des intérêts canadiens-anglais ou étrangers.

« C’est un risque. C’est une possibilit­é, il ne faut pas se fermer les yeux et penser que des groupes aux États-Unis ou au Canada anglais ne sont pas intéressés. C’est un groupe intéressan­t présent un peu partout. Et puis, cela pourrait bien servir de porte d’entrée sur le marché canadien pour une compagnie internatio­nale », poursuit-on.

Accusé d’agressions sexuelles par au moins une dizaine de femmes, le magnat du rire n’a d’autre choix que de vendre son entreprise s’il souhaite qu’elle survive.

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ALEXANDRE TAILLEFER Homme d’affaires

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