Taillefer et evenko intéressés à acheter l’empire de Rozon
RBC n’a toujours pas fait connaître les conditions de vente du groupe en déroute
Chacun de leur côté, evenko, l’homme d’affaires Alexandre Taillefer et ComediHa! sont activement à la recherche de partenaires pour s’emparer du groupe Juste pour rire. En attendant que Gilbert Rozon pose ses conditions pour la vente de son empire en déroute, ils sollicitent le soutien d’investisseurs potentiels.
Le fonds d’investissement Mishmash, détenu en majorité par Alexandre Taillefer, et le géant québécois du monde du spectacle evenko sont en pourparlers avec des investisseurs potentiels, a confirmé l’un des fonds d’investissement impliqués dans les négociations, sous le couvert de l’anonymat.
ComediHa! de Québec a déjà fait savoir qu’elle est dans la course. L’entreprise a elle aussi entrepris des démarches auprès d’institutions financières.
« Il s’agit pour l’instant de discussions informelles », préliminaires, puisque RBC Marchés des capitaux, chargé par Gilbert Rozon de gérer la vente de ses actions, n’a toujours pas fait connaître les conditions de ce dernier.
TOUT OU RIEN
« Tout dépendra des conditions imposées par Rozon pour vendre », ajoute la source. « La question que tout le monde se pose, c’est si on parle de la vente de 100 % des actions, ou seulement celles détenues par Rozon. »
La plupart des acheteurs potentiels voudraient obtenir la totalité des actions, dont certaines seraient actuellement détenues par d’autres membres de la famille Rozon, notamment. La somme exigée sera évidemment l’autre élément déterminant.
Alexandre Taillefer n’a pas souhaité répondre aux questions du Journal. Evenko n’a pas donné suite à notre demande.
VENDU À L’ÉTRANGER ?
Chose certaine, on cherche dans les cercles financiers montréalais à éviter que Juste pour rire, fondé en 1983 à Montréal et aujourd’hui présent dans 150 pays grâce à ses festivals et ses émissions télévisées, ne soit vendu à des intérêts canadiens-anglais ou étrangers.
« C’est un risque. C’est une possibilité, il ne faut pas se fermer les yeux et penser que des groupes aux États-Unis ou au Canada anglais ne sont pas intéressés. C’est un groupe intéressant présent un peu partout. Et puis, cela pourrait bien servir de porte d’entrée sur le marché canadien pour une compagnie internationale », poursuit-on.
Accusé d’agressions sexuelles par au moins une dizaine de femmes, le magnat du rire n’a d’autre choix que de vendre son entreprise s’il souhaite qu’elle survive.