PARMI NOS MEILLEURES MARATHONIENNES
Mélanie Myrand a franchi la ligne d’arrivée du Marathon de Toronto en 2 h 39 min 7 s, dimanche dernier, remportant la médaille de bronze aux Championnats canadiens de marathon 2017. Elle établissait en même temps la 8e meilleure performance québécoise de tous les temps.
« J’avais comme objectif de passer sous la barre des 2 h 40 », me dit Mélanie Myrand, tout sourire. Deux jours après le marathon, sa démarche est laborieuse, bien loin de sa foulée fluide qui l’a portée à une vitesse moyenne de 3 min 46 s/km pendant les 42,2 kilomètres qui la séparaient de la ligne d’arrivée.
La coureuse élite québécoise connaît une excellente année. 5 km, 10 km, demi-marathon, marathon, toutes les distances sur route se sont soldées par un record personnel. Elle me partage pourtant ses temps du bout des lèvres, en apparence peu satisfaite : 16 min 39 s au 5 km, 34 min 12 s au 10 km et 1 h 17 min 12 s au demi-marathon.
« Comme je me concentrais sur le marathon, je n’étais pas si rapide que ça sur les plus courtes distances », explique Mélanie, convaincue de pouvoir faire mieux.
« Cette année, j’en ai aussi profité pour tester diverses stratégies de course. J’ai par exemple privilégié des départs agressifs et ça n’a pas toujours très bien fonctionné », ajoute la coureuse de Pierrefonds.
À Toronto, ça lui a réussi. Sa performance exceptionnelle l’est d’autant plus que le marathon de Toronto était seulement le deuxième marathon de sa carrière de coureuse.
LA NAISSANCE D’UNE COUREUSE ÉLITE
Mélanie Myrand court depuis près de vingt ans, mais sa progression fulgurante coïncide à un retour aux études en 2014. Alors inscrite au programme de maîtrise en sciences infirmières, la coureuse retrouve le McGill Olympic Club, augmente son volume d’entraînement et profite de son horaire allégé pour dépasser ses limites sous l’encadrement de son entraîneur John Lofranco. Sans tarder, les performances de l’athlète débloquent. Et Mélanie se met à rêver.
Nouvellement de retour sur le marché du travail, Mélanie a fait le choix de travailler à temps partiel pour voir où son talent et son travail acharné la mènera. Elle court en moyenne 150 kilomètres par semaine, cumulant des journées à double-entraînement et des sorties avec le club Athlétisme Ville-Marie. « Je vais réévaluer tous les ans où je me situe par rapport à mes objectifs », ajoute sagement l’athlète.
À 32 ans, il lui reste bien des années pour continuer à exceller au marathon, sans pour autant bouder les autres distances. Rappelons que, plus tôt cet été, Myrand a aussi remporté le bronze au Championnat canadien du demi-marathon, en plus d’avoir représenté le Canada au 10 000 m des Jeux de la Francophonie.
Son rêve ? Les Olympiques, bien sûr. Afin d’être une coureuse compétitive sur la scène mondiale, il lui faudrait abaisser son temps au marathon sous la barre des 2 h 35. La coureuse devrait en plus viser une marque sous les 2 h 29 pour espérer une participation aux Jeux olympiques, une amélioration de dix minutes par rapport à son récent record personnel.
Il faut remonter jusqu’à 1988 aux Jeux de Séoul pour apercevoir une performance québécoise aux Olympiques, et toute une, avec une délégation canadienne 100 % de chez-nous : Odette Lapierre (11e en 2:30:56), Lizanne Bussières (26e en 2:35:03) et Ellen Rochefort (31e en 2:36:44)
« Je me donne jusqu’en 2020 pour voir ce que je vaux », dit Mélanie. Talentueuse, polyvalente et dédiée, la coureuse risque entre-temps de continuer à s’imposer sur la scène élite québécoise.