Le Journal de Montreal

Des séquelles permanente­s pour Vanessa

- CLAUDIA BERTHIAUME

Moitié du visage paralysée, cicatrice apparente, peur incontrôla­ble des chiens : la petite Vanessa doit vivre avec de graves séquelles de l’attaque qu’elle a subie.

Dans les heures qui ont suivi l’agression, en septembre 2015, la fillette de huit ans a reçu une injection contre la rage, car les médecins ignoraient si les chiens en étaient porteurs.

Cela lui a causé d’importante­s souffrance­s, mais l’enfant était loin d’être au bout de ses peines.

Le lendemain, Vanessa a passé huit heures sur une table d’opération de l’Hôpital Sainte-Justine pour reconstrui­re sa mâchoire, broyée en sept morceaux par les pitbulls.

Une partie de sa joue a carrément dû être enlevée. Sa glande salivaire et son nerf facial ont été arrachés, son oreille interne détruite.

La fillette a subi une fracture du crâne et plusieurs autres à la main droite. Elle doit toujours rencontrer de nombreux spécialist­es, plus de deux ans après l’agression.

COMME JEAN CHRÉTIEN

La moitié de son visage demeure paralysée, à l’instar de l’ancien premier ministre Jean Chrétien, a illustré hier la procureure de la Couronne, Me Claudie Gilbert, pour résumer les conséquenc­es esthétique­s de l’enfant.

Vanessa refuse d’attacher ou de couper ses cheveux, qu’elle utilise pour camoufler sa cicatrice.

Dès qu’elle met le nez dehors, elle doit appliquer de la crème solaire FPS 110, pour éviter que sa cicatrice soit affectée par le soleil.

Sur le plan psychologi­que, la petite Vanessa a une peur incontrôla­ble des chiens depuis l’agression. Dès qu’elle en entend un japper, elle est prise de panique.

Elle est également très craintive à l’idée de jouer dans un parc et elle fait encore des cauchemars la nuit.

MESSAGE CLAIR

Bien que la sentence dont a écopé Hyacinth Parker ne puisse pas atténuer la souffrance de Vanessa, son père Bernard Biron trouvait important que l’accusée et son fils soient traduits en justice.

« Ça envoie un message clair que les responsabl­es de chiens agressifs peuvent être condamnés pour négligence criminelle », a dit Me Gilbert au juge en son nom.

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