Une organisation « figée » et peu efficace
La chef de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse dirige un organisme mal en point
QUÉBEC | La controversée présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a hérité d’un organisme « sclérosé », à la gouvernance déficiente, conclut le rapport d’un consultant externe.
Le Journal a obtenu le « diagnostic organisationnel » commandé par Tamara Thermitus, peu après son arrivée au printemps dernier. Le document décrit une « organisation plutôt figée », qui « manque d’efficacité, d’efficience ».
Dans son rapport, le consultant Jean-Pierre Hotte souligne que la nouvelle présidente, aujourd’hui en congé de maladie, souhaite « moderniser et optimiser » la structure afin de la rendre « agile, performante et efficace ».
Le consultant décrit une organisation aux « procédures lourdes » où « la responsabilisation, l’initiative ne semblent pas encouragées ».
Par exemple, le bureau de la présidence comptait deux vice-présidents, six directeurs, un cadreconseil (de qui relevaient deux techniciennes en administration) et un responsable de la qualité des services. Le tout pour encadrer quelque 155 employés.
À titre de comparaison, le document souligne que la présidence du Protecteur du citoyen (133 employés) emploie une seule personne. Le Curateur public (668 employés) compte également six directeurs, mais pas de vice-présidents.
SCLÉROSÉE
Des employés rencontrés par le consultant ont également décrit une « organisation bureaucratique », « très institutionnelle » et « sclérosée », plombée par une « lenteur décisionnelle ». Ils ont questionné le nombre « incroyable » de comités au sein de la Commission, dont les 14 comités de suivi de la planification stratégique.
L’arrivée de Tamara Thermitus à la tête de la CDPDJ a donné lieu à une crise interne. Une enquête a été ouverte par le Protecteur du citoyen à la suite de plaintes pour abus d’autorité, mauvaise gestion et manque de respect.
Des postes de direction sont vacants de façon permanente ou temporaire. consultant, Malgré les le nombreuses service formulées des communications recommandations par le de la Commission affirme qu’« aucune action concrète n’a été entreprise depuis la réception du rapport ». Devant la crise qui secoue l’organisme, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a confié à l’ex-sousministre Lise Verreault le mandat d’établir, d’ici le 15 décembre, un diagnostic organisationnel de la Commission. Elle se penchera plus sur « la gouvernance, la gestion des délais, la mobilisation du personnel et la communication » au sein de l’organisation.