Le Journal de Montreal

Il a soupé avec ses parents avant le drame

Alexandre Bissonnett­e est accusé d’avoir tué six hommes à la Grande Mosquée de Québec en janvier dernier

- KATHLEEN FRENETTE

QUÉBEC | Alexandre Bissonnett­e possédait trois armes dûment enregistré­es, et le soir du 29 janvier 2017, quelques heures avant la tuerie qui a enlevé la vie à six hommes de la communauté musulmane, il a tranquille­ment soupé avec ses parents.

Selon la déclaratio­n que la mère de l’accusé a faite et qui a été recueillie par les policiers le 30 janvier, Bissonnett­e s’était fait refuser un congé par son employeur, Héma-Québec, et il avait été mis en arrêt de travail par la suite.

Le 29 janvier, il a « soupé avec ses parents et s’est ensuite rendu à son club de tir qui s’est avéré fermé. Elle n’a pas eu aucune nouvelle de lui depuis », peut-on lire dans les documents rendus publics.

DÉCLARATIO­NS TROUBLANTE­S

Quelques heures après son départ de la maison, Bissonnett­e était arrêté, à bord d’un Mitsubishi, dans la bretelle menant au pont de l’île d’Orléans avec, sur la banquette, un Glock noir.

Avec la levée de certains passages contenus dans les déclaratio­ns des témoins, c’est un autre pan de l’histoire d’horreur vécue par les gens qui fréquentai­ent la Grande Mosquée de Québec qui a ainsi été dévoilé.

« La prière s’est terminée vers 19 h 45. Vers 20 h, Rachid Aouame entend comme des bruits de pétards. Une minute plus tard, il a entendu des coups de feu vers l’entrée du centre, des personnes se sauvaient […] il s’est retourné et a vu son beau-frère, Azzeddine Soufiane se jeter sur le tireur… ».

Des déclaratio­ns comme celle-là, les policiers en ont recueilli des dizaines le soir de la tuerie et dans les jours qui ont suivi.

DES TÉMOINS

Plusieurs témoins ont aussi été en mesure de fournir une descriptio­n du tueur qui, ce soir-là, a pris la vie de six pères de famille et attenté à la vie de trente-neuf personnes.

« Il mesure environ 1m70, corpulence moyenne, blanc, yeux pâles, avec quelque chose de noir sur la tête, manteau foncé, pantalons bleus et âgé d’environ 20-30 ans. Il avait dans les mains une arme noire de longueur de 8-10 pouces, et l’arme se chargeait par en dessous », a rapporté Ahmed Cheddadi.

D’ailleurs, l’enquête policière a démontré que Bissonnett­e était membre du Club de tir Les Castors de Charlesbou­rg, qu’il possédait trois armes, soit un Glock, un Sig Sauer et une arme longue Browning, et que ces armes étaient toutes enregistré­es.

Rappelons que « les faits mentionnés ci-haut n’ont pas été présentés en preuve à la Cour et que l’accusé est présumé innocent ».

« L’accusé bénéficie toujours de la présomptio­n d’innocence ; les procédures n’en sont toujours pas à l’étape où l’accusé a eu l’occasion de déposer son plaidoyer de non-culpabilit­é et de contester les accusation­s ».

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PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK Le suspect de la tuerie, Alexandre Bissonnett­e, fait face à plusieurs accusation­s.

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