Il y a 40 ans, la vie lui offrait un nouveau rein
Une femme du Bas-Saint-Laurent se rappelle bien le jour où elle a eu l’appel
SAINT-ALEXANDRE-DEKAMOURASKA | Lisianne Ouellet se souvient du 7 octobre 1977 comme si c’était hier. Elle mangeait des peanuts en écales avec ses enfants en regardant la télé lorsque le téléphone a sonné pour lui annoncer qu’on était prêt à lui transplanter un nouveau rein.
La dame de Saint-Alexandre-de-Kamouraska dans le Bas-Saint-Laurent devait absolument recevoir un nouveau rein pour survivre.
Mais elle refusait qu’un membre de sa famille lui en offre un, car elle trouvait l’opération dangereuse.
Lorsqu’elle était enfant, Lisianne Ouellet était souvent malade.Vers 26 ans, alors que ses enfants avaient six et quatre ans, elle a ressenti des symptômes comme de la fatigue, des démangeaisons et le souffle court. Son médecin a commencé à lui parler de dialyse.
« Il m’a envoyée à Québec et la dialyse s’est imposée. On parlait à l’époque de malformations au niveau des reins », dit-elle.
Pendant un an, elle fait de la dialyse trois fois par semaine pendant plus de six heures chaque fois avec une machine qui prenait pratiquement la moitié d’une pièce à la maison.
« J’avais bien de la misère avec la dialyse, ce n’était vraiment pas facile. J’avais des saignements et je ne me sentais pas bien. Heureusement, j’avais beaucoup d’aide pour le gardiennage des enfants », dit Mme Ouellet.
NOUVEAU REIN
Puis, l’appel tant attendu a résonné. « Il fallait rester toujours près du téléphone, mais dans ma condition, je ne sortais pratiquement pas », se souvient Lisianne Ouellet.
On lui greffe alors le rein d’une donneuse décédée de la région de Toronto et elle conserve ses deux vieux reins qui ne fonctionnent plus, mais qui ne lui nuisent pas s’ils restent à l’intérieur de son corps.
Cette année-là, 115 transplantations rénales avaient été effectuées au Québec. La première remontait à 1958, d’un donneur vivant.
L’opération s’est bien passée, malgré un rejet dans la semaine qui a suivi. Elle a passé un mois à l’hôpital et est revenue à la maison en pleine forme.
« C’est comme si le rein avait toujours fait partie de moi », résume-t-elle. Un an plus tard à peine, elle prenait le chemin du marché du travail.
MERCI À LA VIE
Aujourd’hui, elle remercie la vie de lui avoir offert cette chance. Elle n’avait jamais souligné l’année de sa greffe, jusqu’à ce 7 octobre 2017, où ses proches se sont rassemblés pour elle et où elle a écrit un message pour remercier la famille de sa donneuse, sans qui elle n’aurait pas pu vivre toutes ces belles décennies.
« On est même allées au spa, mes soeurs et moi, pour souligner cet anniversaire », conclut-elle.