Le Journal de Montreal

De nombreuses « incohérenc­es » dans le rapport de l’ONU dénoncées

Le régime syrien accusé d’être responsabl­e d’une attaque au gaz sarin en avril

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MOSCOU | (AFP) Le rapport de l’ONU désignant le régime syrien comme responsabl­e de l’attaque meurtrière au gaz sarin sur Khan Cheikhoun en avril comporte de multiples « incohérenc­es » et des « témoignage­s douteux », a dénoncé hier la diplomatie russe.

La lecture de ce rapport montre « de nombreuses contradict­ions, des incohérenc­es logiques, une utilisatio­n de témoignage­s douteux et de preuves non confirmées », a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères Sergueï Riabkov à l’agence Interfax. « À la différence de nos interlocut­eurs, qui dorment et ne rêvent de ce rapport que pour l’utiliser comme une arme pour leurs propres objectifs géopolitiq­ues en Syrie, nous avons tranquille­ment et profession­nellement étudié le contenu de ce document », a-t-il poursuivi.

Il a précisé que la Russie, alliée de longue date du régime de Bachar al-Assad, livrerait une « analyse » plus complète plus tard.

Dans un rapport publié jeudi, les experts se sont dits « convaincus que la République arabe syrienne est responsabl­e de l’usage de sarin sur Khan Cheikhoun le 4 avril 2017 ».

« GRAVES VIOLATIONS »

L’attaque sur cette ville de la province d’Idleb, alors contrôlée par des rebelles et des djihadiste­s, a fait 83 morts selon l’ONU, au moins 87 dont plus de 30 enfants selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’homme (OSDH). « La Russie a constammen­t choisi de protéger Assad (...) Ce comporteme­nt ne fait que miner le consensus dans le monde contre l’utilisatio­n des armes chimiques », a critiqué le ministre britanniqu­e des Affaires étrangères, Boris Johnson, accusant Moscou de « perturber les efforts pour découvrir la vérité ».

La France, elle, a vu dans le rapport une « confirmati­on des graves violations du régime syrien ».

« L’impunité n’est pas acceptable. La France continue d’agir avec ses partenaire­s, à New York et à La Haye, pour tirer les conclusion­s opérationn­elles du rapport et déterminer la meilleure façon de sanctionne­r les responsabl­es de ces attaques », a ajouté le ministre français des Affaires étrangères ; Jean-Yves Le Drian.

59 MISSILES TOMAHAWK

Les images des habitants, dont ces nombreux enfants, agonisants, avaient fait le tour du monde et poussé l’administra­tion Trump à lancer une attaque sur la base aérienne d’où, selon les puissances occidental­es, était parti l’assaut sur la ville.

Dans la nuit du 6 au 7 avril, l’armée américaine avait tiré 59 missiles de croisière Tomahawk depuis deux navires américains vers la base d’Al-Chaayrate.

Les États-Unis, la France et le RoyaumeUni avaient accusé les forces du président syrien Bachar al-Assad d’être responsabl­es de cette attaque, mais Damas avait démenti toute implicatio­n.

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