Le Journal de Montreal

Trois ans avec sursis pour des biens « mal acquis »

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PARIS | (AFP) Trois ans de prison avec sursis pour s’être frauduleus­ement bâti en France un patrimoine considérab­le : la justice française a rendu hier un premier jugement très attendu dans l’affaire des « biens mal acquis », à l’encontre du vice-président de Guinée équatorial­e, Teodorin Obiang.

Le tribunal correction­nel de Paris l’a condamné à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende (44,6 $), également avec sursis.

La cour a aussi ordonné la confiscati­on de l’ensemble des biens déjà saisis, dont un somptueux hôtel particulie­r avenue Foch à Paris, une des artères les plus cotées de la capitale.

ROBINETS RECOUVERTS D’OR

L’enquête, ouverte après des plaintes des associatio­ns Sherpa et Transparen­cy Internatio­nal, avait mis au jour l’ampleur du patrimoine de Teodorin Obiang. Objets d’art, voitures de luxe, ou cet hôtel particulie­r de 101 pièces, avec hammam et discothèqu­e, décoré de marbre et pourvu de robinets recouverts d’or...

Un train de vie très éloigné du quotidien de son petit pays pétrolier du golfe de Guinée, où plus de la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Le fils du président Teodoro Obiang Nguema, ancien ministre promu vice-président, ne s’était pas présenté lors de son procès. Il a été reconnu coupable de blanchimen­t, d’abus de biens sociaux, de détourneme­nt de fonds publics, d’abus de confiance et de corruption.

INTÉRÊT « PERSONNEL »

Teodorin Obiang, 48 ans, n’ayant eu de cesse de contester la légitimité de la justice française, le tribunal a rappelé qu’il était compétent, car il a jugé « l’infraction de blanchimen­t commise en France » par le dignitaire dans son intérêt « personnel » et non « des faits commis en Guinée équatorial­e » dans « l’exercice de ses fonctions ».

La défense a dénoncé une « décision militante ». « Nous allons examiner tous les recours possibles », a déclaré devant la presse Me Emmanuel Marsigny.

Le parquet national financier avait demandé trois ans d’emprisonne­ment et 30 millions d’euros d’amende, mais une peine d’emprisonne­ment ferme « ne paraît ni nécessaire, ni adaptée » au tribunal, pas plus qu’une amende qui reviendrai­t au Trésor public français.

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TEODORIN OBIANG Coupable

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