LE CARNET DE LA SEMAINE
LE BÂTON MOU DE BARRETTE
Quand vous n’arrivez pas à atteindre un objectif prescrit par la loi, vous, le citoyen normal, vous angoissez. Le courroux de l’État peut être terrible. Mais entre médecins, ce n’est pas pareil. En 2015, le ministre Barrette s’était entendu avec la FMOQ pour que, d’ici le 31 décembre 2017, 85 % des Québécois aient un médecin de famille. Sinon ? La loi 20 — dite loi bâton — avec ses pénalités, s’appliquerait. Mais selon l’aveu du ministre, mercredi, « le 85 %, selon la méthode qui a été choisie [...] à la signature de l’entente, ne peut être atteint ». Qu’ont fait le ministre et la fédération ? Ils ont mis en place un « ajustement méthodologique pour qu’il soit atteint ». Peut-on en réclamer, nous, les non-médecins, des « ajustements méthodologiques » à l’occasion ?
UN FILOMÉNISME
Le crucifix de l’Assemblée nationale a failli aboutir dans un de ses couloirs cette semaine. En raison d’une motion de Québec solidaire qui voulait forcer le Bureau de l’AN à se pencher sur ce déplacement. Déposée le jeudi 19, la motion n’a pas été soumise avant mardi. Les libéraux réclamèrent la fin de semaine pour y penser. Il y eut un vrai suspense. Mais le caucus caquiste, puis le caucus libéral ont annoncé qu’ils souhaitaient conserver le crucifix à sa place. La déclaration de la présidente du caucus libéral, Filomena Rotiroti, a bien fait sourire : « On vient de sortir de notre caucus, et il y a consentement ouske on ne donnera pas notre consentement à la motion de Québec solidaire. »
LISÉE SUR 1992
L’Accord de Charlottetown, ultime tentative pour corriger le coup de force constitutionnel de Trudeau père en 1982, était soumis à un référendum le 26 octobre 1992. Jean-François Lisée a tenu à commémorer l’événement à sa manière : « Il y a 25 ans aujourd’hui, 57 % des Québécois, dans un référendum, rejetaient une version améliorée de la Constitution de 1982. Même améliorée, ils n’aimaient pas ça. C’est en vertu de cette constitution que le gouvernement fédéral contesterait la loi n° 62. » La loi 62, c’est celle sur la prestation de service de l’État à visage découvert.