La bouée de sauvetage de Justin Trudeau
Au plan budgétaire, si le dépensier gouvernement de Justin Trudeau réussit à bien se tirer d’affaire, c’est notamment grâce aux consommateurs canadiens qui, eux aussi, dépensent allègrement depuis les cinq derniers mois.
Et qui dit hausse marquée de dépenses de consommation en biens, produits et services, dit rentrées supplémentaires de revenus en provenance de la taxe de 5 % sur les produits et services (TPS).
Au cours des cinq premiers mois de l’actuel exercice financier du gouvernement fédéral, soit d’avril à août, les recettes tirées de la TPS ont grimpé de 15,2 % par rapport à la période correspondante du précédent exercice budgétaire (2016-2017).
En chiffres absolus, cette forte hausse représente à elle seule un supplément de revenu fiscal de 2,2 milliards de dollars dans les coffres du gouvernement Trudeau.
Cela laisse présager que les Canadiens ont dépensé lors des cinq derniers mois quelque 43,5 milliards de dollars de plus en biens, produits et services taxables en vertu de la TPS.
Une telle hausse des dépenses de consommation contribue largement à la solide croissance économique que connaît le Canada.
SURPRISE
Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Trudeau a eu beau mettre en place de coûteuses mesures visant, entre autres objectifs, à bonifier l’aide financière aux familles et aux travailleurs à faible revenu, il réussit malgré tout à réduire les déficits initialement prévus.
À la grande surprise générale, doit-on ajouter.
Le gouvernement de Justin Trudeau bénéficie d’une conjoncture économique où la croissance est plus forte que prévu. Ce qui se traduit par des rentrées fiscales nettement plus élevées.
Revenons aux cinq premiers mois de l’actuel exercice financier. D’avril à août, les recettes fiscales (impôts sur le revenu, taxes et droits d’accise) ont augmenté de 7,5 milliards, soit 7,9 % de plus que lors de la même période de la précédente année.
Pendant ce temps-là, les dépenses gouvernementales bondissaient de 3,5 milliards, soit de 2,9 %.
Et les prévisions pour le reste de l’année financière et les prochains exercices financiers restent optimistes.
Voilà pourquoi le ministre des Finances, Bill Morneau, a pu cette semaine présenter une mise à jour économique qui lui permettait de donner des cadeaux supplémentaires aux familles, aux travailleurs à faible revenu et aux petites entreprises, tout en présentant une révision à la baisse de ses déficits.
PETIT BÉMOL
Plus les consommateurs canadiens dépensent, plus nombre d’entre eux s’endettent davantage. Ils sont chanceux de voir que les taux d’intérêt de détail tardent à grimper de façon significative.
Cela dit, plus le niveau d’endettement des ménages est élevé, plus cela risque éventuellement de fragiliser la santé économique du pays. Et lorsque ce sera le cas, le gouvernement fédéral verra ses recettes fiscales plonger d’aplomb.
Mais on n’en est pas rendu là. Heureusement !