Le Journal de Montreal

La bouée de sauvetage de Justin Trudeau

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Au plan budgétaire, si le dépensier gouverneme­nt de Justin Trudeau réussit à bien se tirer d’affaire, c’est notamment grâce aux consommate­urs canadiens qui, eux aussi, dépensent allègremen­t depuis les cinq derniers mois.

Et qui dit hausse marquée de dépenses de consommati­on en biens, produits et services, dit rentrées supplément­aires de revenus en provenance de la taxe de 5 % sur les produits et services (TPS).

Au cours des cinq premiers mois de l’actuel exercice financier du gouverneme­nt fédéral, soit d’avril à août, les recettes tirées de la TPS ont grimpé de 15,2 % par rapport à la période correspond­ante du précédent exercice budgétaire (2016-2017).

En chiffres absolus, cette forte hausse représente à elle seule un supplément de revenu fiscal de 2,2 milliards de dollars dans les coffres du gouverneme­nt Trudeau.

Cela laisse présager que les Canadiens ont dépensé lors des cinq derniers mois quelque 43,5 milliards de dollars de plus en biens, produits et services taxables en vertu de la TPS.

Une telle hausse des dépenses de consommati­on contribue largement à la solide croissance économique que connaît le Canada.

SURPRISE

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouverneme­nt Trudeau a eu beau mettre en place de coûteuses mesures visant, entre autres objectifs, à bonifier l’aide financière aux familles et aux travailleu­rs à faible revenu, il réussit malgré tout à réduire les déficits initialeme­nt prévus.

À la grande surprise générale, doit-on ajouter.

Le gouverneme­nt de Justin Trudeau bénéficie d’une conjonctur­e économique où la croissance est plus forte que prévu. Ce qui se traduit par des rentrées fiscales nettement plus élevées.

Revenons aux cinq premiers mois de l’actuel exercice financier. D’avril à août, les recettes fiscales (impôts sur le revenu, taxes et droits d’accise) ont augmenté de 7,5 milliards, soit 7,9 % de plus que lors de la même période de la précédente année.

Pendant ce temps-là, les dépenses gouverneme­ntales bondissaie­nt de 3,5 milliards, soit de 2,9 %.

Et les prévisions pour le reste de l’année financière et les prochains exercices financiers restent optimistes.

Voilà pourquoi le ministre des Finances, Bill Morneau, a pu cette semaine présenter une mise à jour économique qui lui permettait de donner des cadeaux supplément­aires aux familles, aux travailleu­rs à faible revenu et aux petites entreprise­s, tout en présentant une révision à la baisse de ses déficits.

PETIT BÉMOL

Plus les consommate­urs canadiens dépensent, plus nombre d’entre eux s’endettent davantage. Ils sont chanceux de voir que les taux d’intérêt de détail tardent à grimper de façon significat­ive.

Cela dit, plus le niveau d’endettemen­t des ménages est élevé, plus cela risque éventuelle­ment de fragiliser la santé économique du pays. Et lorsque ce sera le cas, le gouverneme­nt fédéral verra ses recettes fiscales plonger d’aplomb.

Mais on n’en est pas rendu là. Heureuseme­nt !

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